Midi Olympique

« Dans la peau du petit »

CLÉMENT PRAUD - Deuxième ligne, Cognac-Saint-Jean-d’Angély

- Propos recueillis à Cognac par Philippe BRÉGOWY

Aujourd’hui, il y avait une classe d’écart entre Massy et l’UCS…

Oui. Les rencontres que nous avons perdues chez nous l’avaient été dans les derniers instants des matchs et nous aurions pu en gagner certains. Aujourd’hui, je suis déçu mais l’équipe a montré un beau visage en termes d’agressivit­é. Nous sommes un groupe très très jeune. La moitié de l’effectif avait été renouvelée l’été dernier. Nous sommes une très petite équipe de Nationale en termes de structures et de budget. Cela m’embête de dire cela mais nous sommes à notre place. Il y avait effectivem­ent une classe d’écart mais il ne faut pas en rougir.

Trois victoires à l’extérieur, cinq défaites à domicile, cela est incroyable…

Nous sommes vraiment une équipe jeune. On a du mal à être prêt psychologi­quement. Nous en avons eu la preuve à Albi (où l’UCS s’était imposé 32-24, N.D.L.R.). Tout le monde nous disait que nous allions prendre cinquante points mais nous nous sommes galvanisés. Nous sommes dans la peau du petit. Les équipes du bas de classement de Nationale sont celles qui étaient les meilleures de Fédérale 1. Ce championna­t est exceptionn­el. On s’approche du Pro D2 en termes d’intensité. Il nous manque un peu de banc et d’expérience. Cette Nationale est une réussite, elle va permettre l’éclosion de nombreux jeunes talents. Je me régale toutes les semaines à jouer ces matchs-là.

Cette saison est très particuliè­re…

Oui. J’étais frustré de ne pas connaître le Pro D2. J’avais signé à Nevers pour y accéder. J’ai loupé trois fois le coche. Je suis revenu dans mon club formateur, Saint-Jean-d’Angély, en Fédérale 2 en pensant que je finirai ma carrière de rugby de haut niveau avec les copains. Six ans plus tard, me voilà avec l’UCS en Nationale.

Vous êtes un taulier du club charentais. Cette fusion, intervenue il y a quatre ans, était-elle la bonne option ?

Le temps a donné raison aux présidents Lacombe et Tessendier. La profession­nalisation permet de tenir les engagement­s vis-à-vis des joueurs. Si nous n’étions pas profession­nels, nous n’aurions pas le chômage partiel et nous ne jouerions même pas !

L’arrivée de Fabrice Landreau dynamise-t-elle le club ?

Il a envie de reproduire ici ce qu’il a fait à Grenoble. Le bassin de Cognac possède un potentiel énorme, riche économique­ment. Ce n’est pas utopique de dire que nous avons les moyens d’accéder à l’échelon supérieur.

Vous allez souffler vos 34 bougies dimanche à Nice et vous êtes en fin de contrat en juin. La perspectiv­e d’un derby face à Soyaux-Angoulême pourrait-elle vous inciter à prolonger le bail ?

Je ne leur souhaite pas de mal ! Ils vont peut-être s’en sortir. Mais si je finissais sur un derby comme celui-là, cela serait sympa. Je ne sais toujours pas ce que le club va me proposer. J’ai beaucoup de mal à me dire que je vais arrêter ma carrière devant des tribunes vides, sans la famille et les amis…

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