Berruyer, la source d’inspiration

S’il répugne à verser dans la sensiblerie ou le misérabilisme, Lucas Dupont confesse avoir retenu une bonne leçon de ces onze mois sans rugby. Rien d‘autre qu’une morale universelle, qui veut que tout soit toujours relatif… « Ce qui m’a marqué, c’est que ce qui te paraît exceptionnel, un truc incroyable à l’échelle de ta vie, n’était finalement pour les cardiologues qu’une opération pas anodine, mais presque banale, dont il ne fallait pas se faire une montagne. » De quoi dédramatiser en permanence la gravité de son cas, d’autant que dans le quotidien de son club,

Lucas Dupont n’a pas eu à chercher loin le plus puissant des exemples…

« Pendant ma période de reprise, j’ai beaucoup échangé avec Antonin Berruyer (le troisième ligne champion du monde moins de 20 ans a contracté un AVC en mars 2019, N.D.L.R.). Même s’il a huit ans de moins que moi, il a été une vraie source d’inspiration. Cela fait bientôt deux ans qu’il ne peut plus jouer. Et pourtant, il est le premier à venir s’entraîner comme un âne tous les jours, il prépare chaque semaine la stratégie de contre en touche pour ceux qui seront sur le terrain… Et jamais on ne l’entend, jamais il ne se plaint, alors qu’il est obligé d’attendre encore et encore, sans savoir s’il pourra rejouer un jour. Ma chance, par rapport à lui, a été d’être très vite fixé, d’avoir une date d’opération, un protocole de reprise. Lui n’a rien de tout ça, il doit continuer à passer des tests en espérant qu’un jour, tous les voyants seront au vert… Pourtant, face à tout ça, il affiche une philosophie et une attitude incroyable. J’espère vraiment qu’il aura bientôt la chance de pouvoir rejouer, parce que quand on le côtoie, on comprend mieux ce qu’est un joueur au service du collectif, et pourquoi il a été capitaine de l’équipe de France moins de 20 ans. » Bel hommage…