Midi Olympique

Cancoriet ressort enfin de l’ombre

EN RETRAIT DEPUIS DEUX SAISONS, ENTRE DES BLESSURES NOMBREUSES ET UN NIVEAU DE JEU AU-DESSUS DE SES PROMESSES DE DÉBUT DE CARRIÈRE, LE TROISIÈME LIGNE RETROUVE DE SA SUPERBE.

- Par Léo FAURE leo.faure@midi-olympique.fr

Le début de carrière de Judicaël Cancoriet, jusqu’ici, est aussi précoce que frustrant. Décevant ? Certaineme­nt pas. À seulement 24 ans, le Francilien compile déjà 68 feuilles de match en Top 14, en Coupe d’Europe et sélections sous le maillot bleu. Ils ne sont pas si nombreux à pouvoir en dire autant. Mais ses grands débuts, il y a trois ans et à seulement 21 ans, étaient de porteurs de tant d’espoirs que la suite prend un contour frustrant.

Artisan du titre de 2017 et promis à s’installer pour dix piges en Bleu, Cancoriet a depuis vu son élan coupé, de nombreuses fois, par les blessures. Dont deux particuliè­rement graves (deux ruptures du muscle pectoral). Il en rigole aujourd’hui : « J’ai deux grosses balafres, une de chaque côté. C’est magnifique ! » À l’époque, en 2018, le sujet était plus douloureux et a fait dégringole­r son statut. « Il a été ralenti par des pépins physiques, c’est vrai, admet aujourd’hui Franck Azéma. Il a aussi fallu qu’il digère cette première ascension, qui est venue très vite et l’a amené très haut. Champion de France et internatio­nal à 20 ans, ce n’est pas rien. Mais il y a un contrecoup. Judicaël s’est remis en question. Il lui a fallu comprendre les raisons de ce contrecoup. Qu’il arrête de regarder les autres et qu’il se concentre sur ses insuffisan­ces. »

Le joueur en est conscient et mêle ses blessures à la réflexion. « Quand on est jeune, on ne pense qu’à jouer, sans trop se soucier de ce qu’il y a autour. Mais j’ai grandi, mon corps a changé et j’ai connu ces deux graves blessures, qui m’ont fait toucher du doigt tout ce qu’il y a autour des matchs. J’ai commencé à m’intéresser de près à mon alimentati­on, à faire plus attention à ma récupérati­on, aux étirements. Quand on est rugbyman, notre corps, c’est une machine. Et une machine, ça se prépare et ça s’entretient. »

« J’AI BESOIN D’ENCHAÎNER »

De nouveau en pleine possession de ses moyens, Cancoriet retrouve de sa superbe, cette saison. Enfin, il enchaîne les matchs et les bonnes performanc­es, en défense notamment (44 plaquages, 91 % de réussite). Il apprécie : « En début de saison, je jouais un match sur deux. Je me suis un peu inquiété. Mais depuis quelques semaines, j’enchaîne et j’en ai besoin pour monter mon niveau de performanc­e. » Son entraîneur détaille : « C’est vrai qu’il a en ce moment l’opportunit­é d’enchaîner. À lui de la saisir parce que la concurrenc­e à son poste est rude. Mais Judicaël est un joueur sérieux, travailleu­r et qui a envie de progresser. C’est même un besoin, chez lui. Il bosse beaucoup pour que ses qualités de puissance, de densité soient un atout majeur de l’équipe. » Une obsession qui lui a rendu, cette année, des galons de titulaire perdu à l’ASMCA depuis deux ans. Samedi à Bristol, il enchaînera encore. La marque d’une confiance retrouvée, dans la première rencontre décisive de son club version 2020-2021.

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Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany Redevenu l’incontourn­able du moment en troisième ligne, Judicaël Cancoriet veut confirmer sur la scène européenne et aider Clermont à se sortir du programme piégeux des prochaines semaines.
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