Les convictions de Bordeaux-Bègles
BORDEAUX-BÈGLES VAINQUEURS IN EXTREMIS D’UN BRAS DE FER LIVRÉ AVEC UNE PUISSANTE ÉQUIPE HÉRAULTAISE, LES GIRONDINS ONT RETENU LEUR LEITMOTIV : Y CROIRE JUSQU’AU BOUT QUOI QU’IL ARRIVE.
Les supporters girondins ont décidément intérêt à avoir le coeur bien accroché. Car leur équipe fétiche est passée maître dans l’art des finish haletants. Déjà il y a deux semaines, les Girondins se sont imposés à Castres « sur le buzzer », dixit le centre Jean-Baptiste Dubié. Samedi soir, ils ont attendu la 77e minute et l’essai en solitaire de Ben Lam (et la transformation en suivant de Maxime Lucu) qui contourna toute la défense héraultaise sur le côté gauche pour prendre l’avantage au score pour la première fois de la partie… Coeurs sensibles s’abstenir : « J’ai cru comprendre que nos fins de match étaient assez mal vécues parce que j’ai reçu pas mal de messages disant « Attention, je suis cardiaque ! » plaisantait le manager Christophe Urios après la rencontre. C’est vrai qu’on a bien fini le match, en effet… Après on savait qu’ils allaient se resserrer, de par les problèmes qu’ils ont rencontrés. Mais j’ai été surpris de leur niveau. Sans avoir joué depuis longtemps, en travaillant par groupes de quatre… Je les ai trouvés vraiment pas mal… »
Pas mal, le mot est faible pour qualifier l’engagement féroce que les Girondins ont dû contenir dès l’entame. Aux premières loges de ce dernier, le flanker Mahamadou
Diaby en attestait : « J’ai un souvenir très précis de la première séquence de jeu où cela tape très fort et je me dis : « Ouf… Ça va être très long ce soir ! »» Et pourtant, l’UBB s’est imposée…
BOTICA ET LAMERAT IMPÉRIAUX
Un succès qui s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, la pugnacité des titulaires qui, à l’image de Kane Douglas qui a contré l’ultime maul montpelliérain, ont maintenu leur effort jusqu’au bout. Ensuite, grâce à l’apport du banc girondin qui a redonné un coup de fouet à son pack : les Dweba, Paiva, Tameifuna et Kitwanga, qui a marqué pour son premier match en Top 14 grâce à un excellent travail du centre Rémi Lamerat : « Rémi a fait un très bon match », abondait Urios en conférence de presse. De même que Ben Botica, l’ouvreur remplaçant entré en jeu dès la quatrième minute en raison d’une commotion de UJ Seuteni : « J’ai aimé le jeu au pied de Ben, il l’a bien contrôlé, à l’image de cette dernière diagonale qui coince les Montpelliérains chez eux. »
Mais surtout, cette victoire in extremis s’explique par le fait que les Girondins ont tenu leur parole : celle de ne jamais cesser d’y croire. Voilà pourquoi le staff avait montré, dans l’avant-match, des images des derniers instants du match à Castres : « En montrant cet essai, je voulais leur rappeler qu’il ne faut jamais abandonner. Jamais. Chose qu’on n’a pas su faire à Paris, où l’on a accepté la défaite, en se contentant d’un point de bonus. Et à la sortie, on a pris zéro. Et ça, ce n’est pas possible. Notre leitmotiv de la semaine était d’avoir de la conviction. »