Et Clermont accéléra…
CLERMONT BOUSCULÉS ET IMPRÉCIS EN PREMIÈRE MI-TEMPS, LES AUVERGNATS SONT MONTÉS EN PUISSANCE POUR INFLIGER UN CINGLANT 27-0 À UNE ÉQUIPE DE CASTRES DÉBORDÉE PAR LA VITESSE.
Et dire que la pelouse de Castres était jusque-là une terre hostile pour l’ASM… Seulement deux victoires en 45 ans, rendez-vous compte ! Vendredi soir, les coéquipiers de l’ouvreur Camille Lopez n’ont jamais paru aussi à l’aise dans ce jardin supposément maudit… Du moins en deuxième mi-temps. Car il est vrai que le premier acte fut plus poussif : « Nous avons été approximatifs, indisciplinés, avons fait tomber pas mal de ballons… Malgré tout, on tourne à la pause avec un seul point de retard. Ensuite nous avons été plus précis, plus consistants. » Maladroits et contrés en touche par un alignement castrais toujours aussi dangereux, les Clermontois ont certainement aussi payé les trois semaines de coupure qu’ils ont connues en raison de l’annulation de la réception du Lou : « Nous avons clairement manqué de rythme en première mi-temps, cela s’est senti. Ensuite, nous avons réussi à régler les problèmes comme la discipline car nous nous sommes montrés trop généreux par moments. » Et malgré une première mi-temps décevante au cours de laquelle ils n’ont « pas été capables de tenir le ballon et de poser le jeu », dixit, Lopez, les Clermontois ont tout de même viré à la pause avec un tout petit point de retard… À ce moment-là, l’antre de Pierre-Fabre paraissait déjà beaucoup moins menaçant pour les Auvergnats.
MATSUSHIMA, L’ATOUT OCCUPATION
Et ensuite ? Ensuite, la machine clermontoise s’est remise en route, en commençant « par des choses simples », selon le troisième ligne aile tricolore Judicaël Cancoriet : « À la mi-temps, on s’est dit qu’il fallait se libérer et jouer notre jeu. Arrêter d’hésiter et conserver le ballon. » C’est ce qu’ils ont fait. Et d’un coup, ils ont fait sauter l’étau que les Castrais s’efforçaient de maintenir sur eux. Dans le sillage d’un pack toujours aussi mobile et actif, à l’image des Fourcade, du décathlonien Timani, ou des flankers Cancoriet et Van Tonder qui ont abattu un travail considérable en attaque comme en défense, les troisquarts clermontois s’en sont donné à coeur joie. À commencer par la charnière Bézy-Lopez, audacieuse et imprévisible. Non content de signer un 100 % face aux perches, l’ouvreur auvergnat s’est fait plaisir en inscrivant un essai sur une feinte de passe. À ses côtés, George Moala a une fois encore confirmé qu’il était l’un des meilleurs centres du Top 14, si ce n’est le meilleur, tandis que son coéquipier Apisai Naqalevu s’est signalé par des interventions tranchantes, au sens propre du terme… Soulignons enfin la performance de l’arrière japonais Kotaro Matsushima. Titularisé à l’arrière, l’international s’est illustré par la vitesse de ses relances grâce auxquelles il est devenu une icône mondiale. Mais ce que l’on sait moins, c’est que Matsushima possède également une excellente longueur de jeu au pied, qui a permis aux Clermontois de tenir les Castrais à distance lorsqu’ils évoluaient contre le vent. En résumé, cette équipe de Clermont joue très bien à la main. Mais elle le fait aussi très bien au pied. Et avec des buteurs de la trempe de Bézy, Parra, Lopez et Matsushima, elle possède les armes pour tenir à distance n’importe quel adversaire. De bon augure en vue des trois prochains matchs, qui mettront les Clermontois aux prises avec Montpellier, Toulon et le Racing. Sacré programme.