Making of
Deuxième jour du déconfinement : l’occasion de repartir en reportage. De quitter Toulouse pour le Pays basque. Mardi, milieu de matinée à Cambo-les-Bains (Pyrénées-Atlantiques), Laurent Rodriguez revient de Biarritz où il a acheté un gâteau dans une pâtisserie qu’il fréquentait au temps où il était entraîneur du BO. Le rendez-vous est pris depuis une dizaine de jours. L’ancien troisième ligne centre international a accepté le principe d’un long entretien. Pas au téléphone mais en direct « quand on aura l’autorisation de sortir ». Il reçoit dans le restaurant de son établissement hôtelier, toujours fermé. L’ancien troisième ligne a dressé une table au milieu de la salle, disposé deux chaises en diagonale afin de respecter la distanciation sociale. C’est parti pour près de deux heures de confidences et d’émotions partagées. L’entretien bouclé, il n’est pas encore le moment de partir. « Tu ne vas
pas prendre la route sans manger un bout. Reste, tu es mon invité. Tu veux boire une bière ? » Tout est organisé, en quelques minutes avec son épouse, Corinne. Laurent Rodriguez est aux fourneaux et fait griller plusieurs magrets d’une cuisson parfaite, avec pommes au four, champignons farcis et salade du jardin. À 60 ans, le colosse n’a rien perdu de son coup de fourchette et le déjeuner familial sera l’occasion d’échanges personnels sur la vie, le travail, ses enfants dont sa dernière fille qui avait quitté Paris pour vivre le confinement en famille, au Pays basque. L’ensemble du clan Rodriguez doit se retrouver pour le week-end de l’Ascension dans les Landes, à moins de cent kilomètres de Cambo. Quelques jours en famille, avec ses quatre enfants et ses deux petits-enfants afin de terminer cette période particulière avant que chacun ne reprenne le cours de sa vie. Laurent Rodriguez fait honneur au salé mais aussi au sucré. Bien qu’imposante, la pâtisserie achetée le matin à Biarritz ne dépassera pas le moment du café. L’après-midi est bien entamée quand il faut quitter l’écrin de verdure. Une éclaircie illumine les montagnes aux alentours qui attendent leurs premiers promeneurs… Ce sera pour plus tard, dans la saison. Pour l’heure, la maison « Rodriguez » reste baignée de silence.