REFONDATION SONG
LILLE-VILLENEUVE-D’ASCQ - HONNEUR TREIZE ANS APRÈS SA DISSOLUTION AU PROFIT DU PROJET DU LILLE MÉTROPOLE RUGBY, L’ÉQUIPE VILLENEUVOISE EST EN POSITION FAVORABLE POUR UN RETOUR EN FÉDÉRALE 3.
L’équipe senior masculine du LMRCV domine totalement son championnat régional Honneur, sans aucune garantie de s’adjuger à la fin le ticket promotionnel vers la Fédérale 3. C’est sans doute un léger archaïsme dans cette ligue des Hauts-de-France encore assez déshéritée, où les projets solides ne sont pas légion, d’avoir laissé l’accession au centre du jeu aléatoire des phases finales régionales. Sans cela, comme dans la plupart des ligues où les premiers de poule sont immédiatement récompensés, avec leurs vingt-etune longueurs d’avance, les Villeneuvois pouvaient déjà sabrer le champagne. Mais quoi qu’il advienne de leur sort, promus ou déçus, leur parcours de revenant fringant nous dit que là où il y a des racines, le rugby repousse toujours. Et que d’une aventure avortée il peut en surgir une deuxième, plus forte, ayant beaucoup appris de la première. Cette section senior du club, après une montée historique en Fédérale 3 obtenue en 2000, et trois maintiens successifs, avait été dissoute au profit de la création du grand projet lillois du LMR. Dans la distribution des rôles dévolus à chacun des trois clubs qui s’y associaient, les Villeneuvois disposant d’une équipe féminine de premier plan, leurs seniors non concernés par les grandes ambitions, avaient été déroutés comme ceux du Luc vers l’Iris Lille. « Mais en 2007, nous étions quelques-uns à ne plus nous retrouver dans le projet du LMR, et nous avions refondé une équipe senior », rappelle le président Geoffrey Brément. Ce redémarrage s’était fait en Quatrième Série. Il n’a fallu que treize saisons pour que cette entreprise de la refondation parvienne jusqu’au résultat d’aujourd’hui, cette position régionale dominante une main accrochée au rebord de la division supérieure. « C’est notre but, c’est pourquoi j’avais été élu il y a trois ans. Nous voulons ce retour en Fédérale 3 et j’espère que nous l’aurons. Nous l’avons préparé », dit Geoffrey Brémant d’une envie
LA CONNEXION MARQUOISE
Depuis qu’ils ont été élus, le président et son équipe ont fait passer le budget général de fonctionnement de 520 000 euros aux 700 000 euros d’aujourd’hui. Puisque la section des filles de l’Élite 1 est la place centrale du club, à laquelle 70 % des subsides sont habituellement consacrés, ils ont déjà trouvé de quoi procéder à une augmentation prévisionnelle de 50 000 euros pour alimenter une éventuelle aventure masculine fédérale. Et sur le plan sportif, il pourrait se produire une conjonction de phénomène très favorable. Dissoute à l’époque au profit d’un projet inachevé de Pro D2, les seniors villeneuvois pourraient cette fois profiter complètement des grandes ambitions locales. Si les voisins de Marcq-en-Baroeul parvenaient à accéder à la Fédérale 1, leur équipe réserve dissoute au profit d’une formation des moins de 23 ans, deviendrait un réservoir naturel. On discute en ce moment entre voisins, de la possibilité d’une double réussite, et de la façon de la rendre la plus efficiente possible. L’équipe d’aujourd’hui est déjà très convaincante. L’effectif est garni. Il n’a pas beaucoup évolué par rapport à celui qui avait failli redescendre en Promotion Honneur il y a deux ans. « Mais nous bénéficions maintenant d’une meilleure expérience commune, et aussi de facteurs favorables, notamment d’un bon état de santé des joueurs. Notre organisation y est sans doute pour quelque chose, explique l’entraîneur Viadimir Soloch. Le recrutement de notre préparateur physique et mental Anne-Caroline Gaubert nous a permis de franchir un palier. Lors du stage de présaison, les joueurs s’étaient promis de faire une belle saison. Et nous voilà maintenant favoris. C’est un statut que nous devons assumer avec l’humilité que cela suppose. Si nous parvenons en finale, nous jouerons notre projet du retour sur un match sec. Nous nous préparons pour ça. » ■