UN COUP DE VENT
VANNES EN MANQUE D’ÉNERGIE, LES BRETONS ESPÈRENT AVOIR TROUVÉ, AVEC CETTE VICTOIRE CONTRE LA LANTERNE ROUGE, UN ÉLAN DE FRAÎCHEUR POUR LEUR FIN DE SAISON.
Chaque victoire, comme un pas vers l’avant contre vents et marées. Le RC Vannes réduit son horizon de semaine en semaine : d’une vision sur les playoffs, à des objectifs de bloc, puis finalement la simple réalité d’un devoir de rachat à domicile. Les Bretons n’ont pas, ou plus, les moyens de regarder beaucoup plus loin que l’instant présent, atteints physiquement et moralement par des conditions d’entraînement toujours ingrates, et des blessures toujours aussi nombreuses. D’où une victoire bonifiée face à la lanterne rouge d’abord vécue comme une session de rattrapage réussie, une semaine après la défaite à Aurillac, plutôt que comme une opération positive dans la course à la qualification.
« Aujourd’hui, nous voyons bien que nous avons un problème d’énergie physique qui nous manque, avouait Jean-Noël Spitzer. Mais le job a été fait, et en maîtrisant le match. » La réponse attendue. « Même si, sur l’état d’esprit, c’était déjà très bien à Aurillac. On n’avait perdu surtout par manque de réalisme. » Pas de réaction d’orgueil donc, la locution serait erronée, mais plus une joute réellement bien menée, de laquelle les Vannetais espèrent retirer une bulle de fraîcheur, mentale au moins, significative pour leur fin de saison.
LE RETOUR DU JEU DE MOUVEMENT ?
Fraîcheur dans les têtes, comme dans le jeu. Les quelques rafales offensives abouties contre Valence-Romans, dans l’axe (Boudehent) ou sur chacune des ailes (Bly, Dubreuil), n’avaient quasiment plus été entrevues depuis début janvier, pour une équipe qui se reposait essentiellement sur les ballons portés ces dernières semaines. Le retour du jeu de mouvement ? « On va retenir le bonus, et le fait de revenir sur notre identité, qui est justement d’envoyer du jeu », se satisfaisait le centre Kevin Burgaud. « Il y a de la variation, de l’alternance », reconnaissait aussi Spitzer. En partie grâce à la créativité de Pierre Popelin, replacé de l’arrière à l’ouverture depuis deux semaines. « Il a amené cette alternance, que ce soit par ses courses, ou son petit jeu au pied », saluait le technicien.
Une clé majeure de la performance vannetaise, comme, également, les retours aux affaires de Hugh Chalmers ou Andrew Cramond, au sein du pack d’avants. « Leurs retours étaient nécessaires, parce qu’en deuxième et troisième lignes, en ce moment, je ne laisse personne à la maison. » Dans ce contexte d’effectif réduit, le seul bémol de la soirée reste donc finalement le carton rouge de Pierre Boudehent, « C’est dommage, regrettait à propos Spitzer. Un peu à l’image de cette saison où rien ne va. » Mais, où, paradoxalement, tout reste encore possible. ■