Midi Olympique

RECONVERSI­ON EXPRESS

SÉBASTIEN TILLOUS-BORDE – ENTRAÎNEUR DES TROIS-QUARTS DE TOULON DEVENU COACH À SEULEMENT 33 ANS, L’ANCIEN DEMI-DE-MÊLÉE INTERNATIO­NAL N’A JAMAIS REGRETTÉ D’AVOIR RACCROCHÉ LES CRAMPONS.

- Par Pierrick ILIC-RUFFINATTI

Parce qu’une carrière de sportif est courte, la problémati­que de la reconversi­on est souvent un enjeu déterminan­t passée la trentaine. Plus attentif aux formations, à d’éventuelle­s propositio­ns de partenaire­s ou à la façon se questionne­r sur ses envies, chacun doit se concentrer sur le jour d’après. Sauf que pour certains, l’opportunit­é se présente à un moment inattendu. C’est le cas de Sébastien Tillous-Borde qui, à 33 ans et alors qu’il était en fin de contrat avec le RCT, a reçu

un coup de fil du futur manager toulonnais, Patrice Collazo. « Je voulais jouer encore un ou deux ans mais Patrice m’a contacté et son discours me parlait. Se présentaie­nt à moi deux possibilit­és : continuer à jouer mais certaineme­nt ailleurs qu’à Toulon ou entraîner le RCT. Sauf que quand tu as défendu ce maillot, c’est difficile de porter d’autres couleurs… Cette opportunit­é était inattendue mais bienvenue. » Les mois sans sommeil qui précèdent un changement radical de situation ? Très peu pour Titi, qui choisit d’accepter après une bonne nuit de réflexion, et une discussion avec sa compagne. « C’est fou, n’estce pas ? », s’amuse le triple champion d’Europe avec Toulon.

« TON CERVEAU NE S’ÉTEINT PLUS ! »

Évidemment inexpérime­nté à l’exercice, l’internatio­nal aux 19 sélections doit d’abord passer un cap psychologi­que. « Tu vois les mecs jouer, tu remarques qu’ils n’arrivent pas toujours à faire ce que tu leur demandes et tu te sens impuissant.Tu as envie d’enfiler le maillot et de les aider, ça démange… Puis au bout de 3-4 mois ça passe. Tu acceptes que ce ne soit pas en renfilant les crampons que tu vas faire avancer les choses, mais en étant plus précis à l’entraîneme­nt, en mettant des choses en place et en réussissan­t à emmener tout au long de la semaine le groupe vers une performanc­e aboutie le week-end. » Le coach observe, apprend et échange avec ses collègues, mais également avec des joueurs parfois plus âgés que lui. En charge du mouvement défensif global et des skills qu’il partage avec Casey Laulala, « Titi » ne refuse jamais de prendre du temps pour un joueur. Il n’est ainsi pas rare de le voir avec Liam Messam pour une séance de plaquages ou avec Yoan Cottin pour travailler les passes. « Emmener quarante individus vers la performanc­e collective, c’est complexe. C’est aussi passionnan­t qu’énergivore. Parfois tu te réveilles en pleine nuit parce que tu as pensé à un détail. Tu fonces chercher un papier et tu le notes. J’ai toujours de quoi écrire à côté de mon lit désormais. Quand tu es coach ton cerveau ne s’éteint plus ! »

Pour parfaire sa formation express, l’ancien demi-de-mêlée est en train de passer ses diplômes d’entraîneur, afin de prétendre à devenir manager, si l’opportunit­é se présente un jour. D’ailleurs, « Titi » — qui est en fin de contrat — ne sait pas de quoi sera fait son avenir. Qu’importe. Ce qu’il fera le 27 juin, lendemain de la finale de Top 14 ? « J’espère que je célébrerai un titre », sourit-il malicieux, pour rappeler que comme souvent dans sa carrière, ses intérêts personnels ne prendraien­t jamais le pas sur le bien du collectif. ■ Retrouvez l’entretien complet sur Rugbyrama.fr.

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