Midi Olympique

« VIRI » VU PAR SES PAIRS

VIRIMI VAKATAWA - TROIS-QUARTS CENTRE DU XV DE FRANCE BLESSÉ FACE À L’ITALIE, VIRIMI VAKATAWA FERA À CARDIFF SON GRAND RETOUR DANS LE 15 MAJEUR TRICOLORE. ET C’EST PARTI POUR LE SHOW...

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Attachant, un brin fantasque et timide à l’extrême dès lors qu’il ne sait pas à qui il a à faire,Virimi Vakatawa était surnommé « un indien dans la ville » à l’époque où il posa ses valises à la Croix de Berny. En 2010, sa seule famille dans les Hauts de Seine était alors constituée de Sireli Bobo et Simon Raiwalui, ses « big brothers » du Racing : « Virimi a toujours eu soif d’apprendre et possède un mental de fer, confie aujourd’hui l’ancien deuxième-ligne des Fidji. Peu de gens le savent, mais il a traversé des épreuves assez pénibles après avoir quitté l’archipel. Lorsqu’il s’est brisé la jambe, peu après son arrivée en France, il a ainsi passé plusieurs semaines à l’hôpital, la faute à de graves complicati­ons post-opératoire­s. Le foie et les reins étaient infectés. Les docteurs étaient vraiment très inquiets. Certains pensaient même que Virimi ne pourrait plus rejouer au rugby ! » Si l’augure s’était vérifié, le XV de France aurait aujourd’hui été privé de son meilleur attaquant, l’homme au sujet duquel Teddy Thomas, son coéquipier en équipe de France, racontait avant le Tournoi : « Actuelleme­nt, Virimi est le meilleur numéro 13 du monde. Sur les stats que l’on a au club, il bat les défenseurs une fois sur deux : il y a lui… et les autres. »

Pour « Viri », la métamorpho­se a pourtant pris des lunes. Henry Chavancy, son capitaine au Racing, se souvient des premiers pas du francio-fidjien dans le « 92 » : « Il y a dix ans,Virimi était arrivé au club avec un autre Fidjien ; il était totalement désorienté et physiqueme­nt, beaucoup moins étoffé qu’il ne l’est aujourd’hui. Mais après quelques bouts de match avec les Espoirs, ses entraîneur­s lui avaient rapidement proposé un contrat : son talent était évident. » Malgré des qualités offénsives évidentes, ses aptitudes en défense laissaient parfois à désirer, à l’époque. Chavancy poursuit : « Virimi était un électron libre, il avait du mal à s’intégrer dans un système défensif collectif. Depuis qu’il a basculé au poste de centre, il a énormément travaillé sur ce secteur de jeu. Aujourd’hui, il n’est plus une zone faible en défense et fait partie du gratin mondial : ses qualités physiques lui permettent de briser n’importe quel rideau. »

« QUAND IL JOUE AVEC LE SOURIRE, IL EST INARRÊTABL­E »

Formé à l’aile et reposition­né au centre par Laurent Labit au début de la saison 2017-2018, l’enfant de Rangiora s’est installé au gré du temps comme l’un des cadres du club du 92 et, sans nul doute, le leader du système offensif du XV de France. Ben Volavola, le demi d’ouverture du Racing et des Fidji, raconte : « Avant d’arriver au Racing, je ne connaissai­s de Virimi que ce qu’avaient bien voulu me montrer les vidéos du Rugby Sevens : je lui parle encore souvent de ce match où il avait réussi un off-load décisif avec trois défenseurs sud-africains sur le dos, à Hongkong… Pour un demi d’ouverture, c’est un bonheur d’avoir une telle arme à son extérieur : à chaque fois que je lui donne la balle, je sais qu’il va se passer un truc de dingue, la défense le sait aussi mais à chaque fois, il transperce ou crée un déséquilib­re. Quand Virimi joue avec le sourire, comme c’est souvent le cas en ce moment, il est juste inarrêtabl­e… » ■

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Midi Olympique - Patrick Derewiany
« Virimi est actuelleme­nt le meilleur numéro 13 du monde », dixit son coéquipier en club, Teddy Thomas. Midi Olympique - Patrick Derewiany

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