UN AIR DE TEST

POUR SA DEUXIÈME TITULARISATION EN BLEU, L’ARRIÈRE DU STADE TOULOUSAIN SAIT QU’IL VA PASSER UN TEST IMPORTANT. LA PRÉCISION DE SON JEU AU PIED ET LA COUVERTURE DU FOND DE TERRAIN SERONT CAPITALES…

Au moins, il n’y aura pas d’effet de surprise. Pour sa deuxième titularisation en bleu, l’arrière Thomas Ramos sait parfaitement à quoi s’attendre. Interrogé sur le sujet mardi en conférence de presse, le jeune toulousain n’a pas pu s’empêcher d’esquisser un léger sourire. Et de développer : « Étant donné que je n’ai pas beaucoup de sélections et que je suis un jeune joueur, je pense que je vais avoir droit à quelques chandelles en début de match. » Bonne réponse. L’arrière toulousain ne manque ni de lucidité, ni d’intelligence. Il sait qu’il va passer un test de croissance, grandeur nature face à une des meilleures charnières du monde. Dans le secteur du jeu au pied, la paire Sexton-Murray, c’est ce qui se fait de mieux. Et même si Sexton est resté deux saisons au Racing 92, il n’a pas eu le temps d’apprendre à connaître l’arrière français, alors jeune espoir toulousain. Autant dire que l’ouvreur irlandais ne va pas se priver de le tester aussi vite que possible. « Je me doute qu’il y aura une ou deux chandelles pour moi en début de match, réagit-il. Sous le premier ballon haut, il va falloir que j’y aille. Je ne l’appréhende pas plus que quand je suis rentré à la mi-temps contre l’Angleterre. Je pensais qu’il allait y avoir du jeu au pied, il y en a eu. » Thomas Ramos a même été copieusement servi. Dans cette rencontre, les Anglais ont utilisé le jeu au pied à 47 reprises. Un chiffre pharaonique qui pourrait inspirer la bande à Joe Schmidt.

ARRIETA : « JAMAIS VU BOLT S’ENTRAÎNER AVEC DES BOTTES EN CAOUTCHOUC »

Dans cette nouvelle perspective, les Bleus ont eu droit à une séance de travail assez particulière. En fin de semaine dernière, les joueurs susceptibles de couvrir l’espace dans le fond de terrain - Penaud, Huget, Picamoles, Ramos… - se sont entraînés à réceptionner du jeu au pied avec… des gants de boxe et les yeux partiellement bandés. Quelques photos ont circulé sur les réseaux sociaux, suscitant commentaires et réactions. L’ancien demi d’ouverture du Biarritz olympique David Arrieta, très actif sur Twitter, n’a pas manqué d’ironie. « On doit leur dire si tu y arrives avec un gant de boxe, ce sera plus facile sans. Mais on n’a jamais vu Usain Bolt s’entraîner avec des bottes en caoutchouc. » Drôle et tellement vrai.

Mais ce qui le chagrine le plus, Thomas Ramos, c’est son manque d’efficacité face aux perches. 50 % de réussite face à l’Écosse, c’est peu, l’ancien meilleur buteur de Pro D2 le sait. « Mes tirs au but n’ont pas été bons, confesse-t-il. J’ai regardé ce qui n’avait pas fonctionné pour corriger ça. C’est à moi de me préparer mentalement différemment, de me mettre dans ma bulle au moment de taper. » À l’Aviva Stadium, qu’il découvrira, il devra régler la mire pour ne pas abandonner le moindre point. Dans son regard, mardi en conférence de presse, on a bien senti que ces cinq points (une pénalité et une transformation) laissés en route contre l’Ecosse, le chiffonnaient encore un peu.