L’HOMME PROVIDENTIEL
ROMAIN BARTHÉLÉMY - CENTRE OU DEMI D’OUVERTURE DE BAYONNE ARRIVÉ CETTE SAISON À BAYONNE, EN PROVENANCE D’ALBI, ROMAIN BARTHÉLÉMY SE FAIT INCONTOURNABLE AU SEIN DE LA LIGNE DE TROIS-QUARTS ET DANS LE VESTIAIRE. UNE TRAJECTOIRE QUI ÉPOUSE CELLE DE L’ÉQUIPE,
Vice-capitaine ce soir à Aurillac, appelé à être capitaine très rapidement, Romain Barthélémy prend une place grandissante dans le quinze bayonnais. Son charisme le met au-devant de la scène. « Il a le leadership en lui ! » dit Yannick Bru à l’adresse de celui qui n’est arrivé que cette saison à Bayonne. Le capitanat, il l’a aussi connu à Albi durant ces trois dernières saisons. L’homme inspire la confiance. « Il a un gros caractère, continue le manager. Mentalement, il amène beaucoup à l’équipe, bien avant ses qualités rugbystiques. Il est fédérateur. » Et pourtant Yannick Bru n’est pas à l’origine de son arrivée au Pays basque. C’est Pierre-Olivier Toumieux, le président du conseil de surveillance qui voulait absolument le recruter depuis quelques saisons. Choix facilement validé par l’entraîneur en chef. « Il fait l’unanimité sur son état d’esprit et les renseignements pris sur lui étaient concordants. Ils étaient très bons. » L’Aviron tient donc à sa trouvaille qui, lorsqu’il s’engage, va au bout de ses convictions. Son parcours en témoigne. Toujours guidé par la fidélité, l’investissement, les promesses tenues.
Formé à Toulon, sa ville natale, international moins de 20 ans, son expérience sur la rade prend fin après deux saisons disputées en Top 14. « Je n’ai pas beaucoup joué durant ces deux années, précise Romain Barthélémy, et le club ne se montrait pas intéressé pour me garder. J’ai donc été prêté à Albi et j’y suis resté. » Sous la coupe d’Henry Broncan qui croit en lui. Sûrement un signe. Il y passe sept saisons de 2011 à 2018. Six en Pro D2 et la dernière en Fédérale 1, par fidélité et devoir. « Il s’agissait d’un dernier défi avec Albi, après six belles saisons. Celui de remonter en ProD2. On a perdu en demi-finale. Alors, je n’ai pas hésité à répondre à Bayonne. »
Un choix qui, aujourd’hui, le ravit. « Je me régale. Je ne pensais pas qu’on serait leader de la Pro D2. J’arrive à un moment où le club prend une autre dimension. La dynamique est bonne, le projet ambitieux. Et je joue régulièrement… »
ÉPARGNÉ PAR LES BLESSURES
Le trois-quarts centre, troisième joueur le plus utilisé dans le club, n’aura manqué que trois matchs, deux pour des soucis personnels en début de saison et le troisième en raison d’une blessure. Excellent ratio quand on se penche sur les nombreuses rotations au sein de l’effectif
L’ancien Albigeois peut aussi couvrir deux postes, centre et demi d’ouverture. Face à Aurillac, il endossera justement le numéro 10 et les responsabilités qui vont avec. Un positionnement qu’il retrouve au gré des divers entraîneurs croisés : « Avec Henry Broncan, je jouais 10, avec Ugo Mola, premier centre. À Bayonne, je porte le plus souvent le numéro 12. J’aime ce poste même si celui de demi d’ouverture est le plus complet. J’aide Tristan (Tedder) dans la conduite du jeu. Je n’hésite pas à lui donner mon avis. Je communique beaucoup. Si je trouve du plaisir en 10, j’aime surtout être sur le terrain. Quel que soit le poste. »
Ses qualités, ses défauts, il les a analysés. Et se juge sans ambages. « Je compense mon manque d’explosivité et de vitesse par ma vision du jeu et le timing. Au centre, je joue comme un 10. Pas comme un Fidjien qui raffûte… À l’ouverture, il me manque la régularité aux tirs au but. » Romain Barthélémy se fait, en tout cas, indispensable. Sur le terrain et dans le vestiaire. Amené désormais à guider de plus en plus ses coéquipiers, il ne rêve que d’une fin de saison palpitante. « Il y a forcément des choses sympas à vivre. Je pense à une finale à Pau. Pas loin de Bayonne… »
Et si ce n’est pas pour cette année, il aura encore deux ans au moins à partager avec l’Aviron. Puisque le club vient de prolonger son contrat initial. Le message est clair.