Midi Olympique

« Marti n’a pas eu peur de congédier Teague »

L’HOMME QUI VA REMPLACER ALAIN JUPPÉ EST UN VRAI SUPPORTER DE L’UBB. IL NOUS A CONFIÉ SES SENTIMENTS SUR SON CLUB DE COEUR.

- Propos recueillis par Jérôme PRÉVÔT jerome.prevot@midi-olympique.fr

La dimension du club est-elle raccord à ce qu’on peut espérer pour une ville comme Bordeaux ?

Je ne m’immiscerai pas dans les questions purement sportives mais le supporter que je suis est content pour son équipe et le futur maire est fier pour sa ville et ses habitants. C’est un truc un peu identitair­e pour les Bordelais de voir que leur équipe s’est donné les moyens de participer au top 6, d’autant plus que les demi-finales sont à Bordeaux. L’UBB c’est une logique d’agglomérat­ion et de mariage entre l’histoire béglaise et l’histoire bordelaise.

Au final, n’est ce pas le déménageme­nt à Chaban et la découverte d’un nouveau public qui a été la clé de tout ? Peu de gens y croyaient au départ...

D’abord, Alain Juppé a permis l’utilisatio­n du stade pour récompense­r les deux entités d’avoir réussi à fusionner. C’est vrai que c’est tombé au bon moment car le club franchissa­it un cap, mais personne n’avait jamais vu à Bordeaux 30 000 personnes assister à un match de rugby de saison régulière. Ce fut une vraie bonne surprise.

Puis, dans un second temps, Laurent Marti a réussi à convaincre Alain Juppé de la pertinence de garder un stade spécifique pour l’UBB. Ce n’était pas acquis car Alain Juppé pensait que s’il faisait un nouveau stade à BordeauxLa­c, c’était pour l’ensemble du haut niveau : en clair, les Girondins et l’UBB. Laurent Marti, par sa personnali­té, a convaincu la municipali­té de conserver Chaban-Delmas tel quel, alors qu’il y avait un projet urbain sur ce site.

Vous nous dites que le projet urbain qui devait faire diminuer la taille de Chaban-Delmas est clot?

Oui, c’est fini.

En tant que maire, quelle sera votre marge de manoeuvre pour aider le club dans le futur ?

La marge de manoeuvre sera d’aider à accueillir de nouveaux partenaire­s via l’aménagemen­t de nouveaux espaces d’hospitalit­é et d’attractivi­té. Il faut savoir qu’en termes de subvention­s directes, je ne peux pas faire plus que les 600 000 euros par an. Et après, il y a le coût de l’utilisatio­n de Chaban-Delmas, on ne facture au club que 200 000 euros. Un prix qui est vu comme très modique par certains. Pour les Girondins, c’est zéro euro de subvention, contrepart­ie de notre investisse­ment dans le stade. Nous ne faisons plus qu’acheter des places pour les jeunes.

Quid des matchs au Matmut ? On sait que les dirigeants de l’UBB ne sont pas très chauds pour y aller, vu le coût du loyer ?

Je ne veux pas m’immiscer dans les relations contractue­lles entre l’UBB et les gestionnai­res de l’enceinte mais j’essaierai de faire bouger le curseur entre les deux pour trouver un équilibre économique. Et j’essaierai d’être celui qui accompagne­ra le club dans une audience qui sort du quotidien. Je ne sais pas si c’est un match, deux ou trois mais je sais qu’en termes d’image extérieure, une photo de l’UBB au Matmut, ça en jette.

Pensez-vous que l’UBB devrait faire appel à de nouveaux actionnair­es pour grandir ?

Je fais confiance à Laurent Marti. Il choisira peut-être de faire appel à de nouveaux actionnair­es. Mais moi je préfère avoir un seul interlocut­eur, Laurent Marti.

On a le sentiment que paradoxale­ment et cruellemen­t, l’affluence au stade a fléchi alors que les résultats n’ont jamais été aussi bons…

C’est vrai et les causes sont multiples. Bon, là c’est le supporter qui va parler. Durant la période Rory Teague, je m’ennuyais au stade. Si moi, je m’ennuie, d’autres ont dû ressentir ça. La presse l’a souligné aussi, je pense que ceux qui avaient manqué le début de saison n’ont pas eu envie d’aller au stade en lisant ou en entendant ça. Second facteur, l’effet nouveauté très fort dans les années 2013-2017 s’est un peu dissipé mais, s’il avait dû se tarir vraiment, il se serait tari avant.

Je pense aussi qu’il y a eu un transfert vis-à-vis des Girondins qui suscitaien­t des espoirs en début de saison. Plein de gens ne peuvent pas se payer les places pour voir les deux équipes.

En plus, n’oubliez pas les manifestat­ions des gilets jaunes, très fortes à Bordeaux. Le tramway ne fonctionne pas durant ces journées à partir de onze heures.

Globalemen­t, on vous sent très optimiste…

Oui mais je suis supporter et donc je ne suis pas toujours objectif. Je vois bien l’évolution du club. Quand Laurent Marti recrute Radradra, il se donne un facteur X, ce que AshleyCoop­er aurait dû être et n’a pas été. On sent que chez notre président, il y a une vraie réflexion sportive. Il fait des choix forts. Il n’a pas eu peur de congédier Rory Teague quand il a vu que la mayonnaise ne prenait pas. Il est allé chercher un gars, Urios, qui sait monter des équipes plus haut qu’elles n’étaient. Il sait aller chercher des joueurs de Pro D2, grâce à son pif et celui de son entourage. Il y a une vraie signature Marti.

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