EN TERRE HOSTILE
REQUINQUÉS PAR LEUR SUCCÈS FACE AU STADE FRANÇAIS AVANT LA TRÊVE, LES VAROIS S’ATTENDENT À UN DÉPLACEMENT ARDU À AGEN. EUX QUI SONT TOUJOURS SEVRÉS DE POINT À L’EXTÉRIEUR.
Stade Armandie. Samedi 4 novembre 2017. Dans les cinq dernières minutes, alors qu’ils sont devant d’un petit point au tableau d’affichage, les Toulonnais prennent un recul monumental en mêlée à 40 mètres de leur ligne. Pénalité. Verdu pose le ballon et offre la victoire au SUA dans une ambiance survoltée. Depuis 2005, Toulon ne s’est imposé qu’à deux reprises à Armandie. Ce n’est pas un gazon maudit, mais une enceinte où les Varois sont attendus le couteau entre les dents. Ce fut le cas la saison passée, avec cette défaite concédée par les hommes de Fabien Galthié dans les dernières minutes. « Cela nous avait fait mal. Derrière, nous étions dans le dur pendant deux-trois semaines », se souvient Emerick Setiano. « Cette défaite avait beaucoup fait parler, enchérit son coéquipier de la première ligne Florian Fresia. Ce n’est jamais facile d’aller jouer là-bas. Toulon reste Toulon. Chaque fois que l’on se déplace c’est dans un stade plein, en étant diffusé à la télévision. Ça peut être un piège, surtout cette année où l’on galère à l’extérieur », confie pour sa part Mamuka Gorgodze. Une galère qui se traduit, tout simplement par un zéro pointé en déplacement. Pas même l’ombre d’un bonus défensif.
MONTRER AUTRE CHOSE QUE DU CARACTÈRE
Alors avant de parler de victoire en terres agenaises, la carte de la prudence et de l’humilité est de mise sur les bords de la rade. « Nous allons déjà essayer de nous créer les conditions pour prendre des points sur les prochains matchs. Nous sommes parvenus à gagner à Newcastle en Coupe d’Europe, maintenant à nous de voir si nous pouvons le faire en championnat. Mais pour cela, il faudra rivaliser dans l’engagement physique, la mise en place du rugby. À nous de ne pas être surpris par ce que va nous proposer Agen », prévient Patrice Collazo. Satisfait de la victoire face au Stade français avant la trêve, le technicien var s sait que ce succès n’a tenu qu’à un fil. « Nous avons gagné d’une certaine manière, en ne lâchant pas et en faisant preuve de caractère. Mais il faut montrer autre chose sur le plan du rugby. Agen est juste derrière nous au classement, à nous de décider de ce que nous voulons faire de la suite de la saison. »
Face à une équipe du SUA qui tient le ballon, l’ancien pilier s’attend à souffrir dans un premier temps. De quoi mettre à l’épreuve la cohésion défensive de son équipe parfois à l’envers sur certaines rencontres. Et quand ils auront le ballon, les Toulonnais devront trouver ce liant et cette justesse qui leur ont manqué durant plus de soixante-dix minutes face à Paris. Car le miracle de Mayol ne se reproduira pas toutes les semaines.