Manque de passion…
Attention à ne pas perdre complètement notre identité. J’ai l’impression que nous manquons de passion dans notre rugby, cette passion qui animait ceux qui, après avoir pratiqué ce jeu, redonnaient ce qu’ils avaient appris sur et en dehors des terrains. Et parallèlement nous manquons de raison, en effet le rugby français souffre d’un écart grandissant entre nos deux rugbys, professionnels et amateurs, n’ont plus rien de commun, ne défendent plus les mêmes valeurs, n’ont plus les mêmes intérêts, bradent ses liens sociaux au profit de liens économiques. Nous perdons, comme vous le mentionnez, nos particularismes régionaux et nos richesses culturelles. Il est urgent de repenser l’espace social dans lequel tous les acteurs du rugby hexagonal vont cohabiter. Nous copions les méthodes « anglo-saxonnes » alors que nous sommes des Latins, avec des systèmes éducatifs différents, nous nous éloignons de nos traditions et de fait nous amputons la passerelle entre notre élite et notre formation. La mutation des entraîneurs en managers contraint, c’est vrai, nos techniciens à gérer plus qu’à créer et uniformise le rugby pratiqué dans notre Hexagone.
Attention à ne pas éteindre la culture de l’apprentissage dans les écoles de rugby, de conserver ces petits clubs qui sont l’essence de la formation et le vivier des grands clubs et donc la base de notre rugby. L’essentiel dans notre sport doit être le plaisir, d’abord le plaisir de jouer, ensuite le plaisir de transmettre sa passion et ses valeurs.