UN FANTASME ASSOUVI
CLES NEVERSOIS ONT CONSOLIDE LEUR PLACE DE LEADER EN PRENANT UNE VICTOIRE BONIFIEE LA OÙ ILS S’ETAIENT TOUJOURS INCLINES. Y A D’LA JOIE !
Il y avait dans la provocation des supporters neversois scandant « On est chez nous » dans les tribunes du stade JulesLadoumègue, tout le plaisir de ce petit peuple qui depuis des lustres, y avait vécu les pires frustrations. Combien de fois le président Régis Dumange y avait mangé son chapeau, boudant parfois la réception d’après-match dépité de perdre encore et toujours, là où il voulait tellement s’imposer ? L’année dernière encore en Pro D2, quand l’écart entre les deux équipes penchaient déjà nettement en faveur de la sienne, sa défaite incroyable provoquée par la faillite inhabituelle de ses buteurs, avait alimenté la chronique de ces oppositions rentrées dans le folklore tant l’histoire se répétait sans cesse. La défaite horrible du barrage de Fédérale 1 de 2016 à Orléans, celle de 2017, quand Massy avait assis sa domination sur la poule élite malgré son budget deux fois moindre pour monter directement, toutes ces désillusions ont volé en éclat brisées par ce succès libérateur qui dit combien son club aujourd’hui maîtrise son sujet. Fabrègue, Vuillemin, Bonvalot, Derrieux, Autagavaia, les cinq du quinze titulaire qui depuis des lunes vivaient ce cauchemar, affichaient les sourires radieux des miraculés. « Oui, ça commençait à bien faire de toujours partir d’ici la tête basse », abondait léger comme une plume après le succès, le manager Xavier Péméja, qui avait placé au centre de ce déplacement la nécessité de mettre un terme à cette histoire sans fin. C’est fait, et les perspectives ouvertes par ce fantasme assouvi, sont formidables.
LES PHASES FINALES SE PRÉCISENT
Là où Brive et Biarritz se sont plantés, où les concurrents de Bayonne et d’Oyonnax se sont imposés dans la douleur sans pouvoir bonifier leur succès, les leaders ont repris leur siège en augmentant leur avance de ce petit point de bonus qui leur donne quelques certitudes. Malgré une mêlée défaillante, malgré la défense très sérieuse de la lanterne rouge, qui a retrouvé à l’orgueil contre son meilleur ennemi ses qualités dans son domaine de prédilection, les Neversois ont copieusement dominé les débats. Ils devancent dorénavant de dix-sept points la septième place de Biarritz, qu’ils recevront à la reprise. La conservation de l’inviolabilité de leur terrain leur garantira de facto la participation aux phases finales. « Ce n’est pas fait, rien n’est fait », réfutait Péméja, esquivant la question par la répétition d’un mantra. L’histoire lui a appris que dans les couloirs du stade Ladoumègue, il fallait toujours se méfier des ambitions trop prononcées.