« Il fallait se montrer »
CAMERON WOKI - Troisième ligne aile de Bordeaux-Bègles LORS DE LA VICTOIRE FACE À AGEN (25-17), LE FLANKER CHAMPION DU MONDE MOINS DE 20 ANS FUT AUTEUR D’UNE PERFORMANCE ÉTINCELANTE.
Il faisait partie des Français champions du monde des moins de 20 ans l’été dernier. Cameron Woki a été impérial samedi sous le maillot bordelais, passeur décisif sur les trois essais de son équipe, notamment pas un coup de pied à suivre magnifique pour Blair Connor. Il méritait bien un coup de projecteur. J’ai fait ce geste, comme ça… Je reçois le ballon et je tente de créer un peu d’incertitude en le tenant à deux mains. C’est alors que je vois que l’ailier adverse monte un peu et je connais bien les qualités de Blair Connor. Voilà pourquoi je l’ai servi au pied, en la glissant dans le dos. Ses qualités de vitesse ont fait la différence. C’était un geste instinctif de ma part.
Avez-vous fait du football plus jeune ?
Oui, j’y ai joué mais j’ai très vite arrêté. En fait, j’a suivi mon frère qui jouait déjà au rugby. J’ai commencé à Bobigny puis je suis passé à Massy avant d’arriver à Bordeaux en 2017, la saison dernière en fait. J’aurais dû arriver un an auparavant mais comme j’étais au pôle espoirs de Marcoussis, je suis resté une saison de plus à Massy, qui était à quinze minutes, au lieu de prendre l’avion toutes les semaines pour faire des Paris - Bordeaux.
Je n’ai jamais eu de temps de jeu à Massy, qui était en Fédérale 1. J’ai décidé de partir car Laurent Marti avait un très beau projet. Et je sentais qu’il avait vu mes matchs et qu’il avait confiance en moi.
Comment définiriez-vous votre profil ?
Je suis plutôt aérien, j’aime la touche, c’est mon secteur, clairement. Mais attention, j’aime aussi plaquer, j’y prends du plaisir.
Aujourd’hui, vous nous avez impressionnés par votre activité…
Oui, il le fallait. Nous avons tous nos cartes à jouer, il fallait se montrer.
Après le titre mondial avec les Bleuets, on attendait peut-être davantage de temps de jeu pour vous cette saison. Pour quelles raisons selon vous ?
N’oubliez pas que je suis arrivé lors de la présaison alors que je n’étais pas prêt. Après le championnat du monde, je n’ai pas eu assez de vacances, je n’étais pas du tout en forme. La préparation ne s’est pas bien passée. Il y avait ainsi des gars à mon poste qui étaient plus frais que moi. C’est ce qui explique que j’étais sur les feuilles de matchs mais que j’ai eu moins de temps de jeu que la saison passée.
Vous évoluez dans le même registre qu’Alexandre Roumat…
Oui, nous avons le même profil. Mais je n’ai rien à dire là-dessus, il a su être prêt au bon moment, moi je ne l’étais pas.
Quel est votre meilleur souvenir à l’UBB ?
Le match contre la Rochelle la saison dernière au Matmut Atlantique. Un bon match pour moi et pour l’équipe. Ensuite, je citerai les victoires à l’extérieur de cette saison, un moment très agréable à vivre.
Qu’est ce qui est le plus dur à assumer pour vous en Top 14 ?
L’enchaînement des tâches, c’est très dur de s’adapter aux difficultés de cette compétition. Il faut comprendre qu’avec les moins de 20 ans, on pratiquait un autre rugby, fait d’évitement. Nous avons été champions du monde comme ça. En seniors, le style est différent.