CONSERVATION ET COMBAT
LES AGENAIS SAVENT QU’ILS NE BOXENT PAS DANS LA MÊME CATÉGORIE QUE LEURS ADVERSAIRES DU WEEK-END. MAIS ILS N’ENTENDENT PAS POUR AUTANT COURBER L’ÉCHINE FACE À LA MACHINE TOULOUSAINE.
La meilleure équipe de France à l’heure actuelle », « une machine infernale » qui pratique « un rugby magnifique ». Dans les bouches lot-et-garonnaises, les superlatifs ne manquent pas à l’évocation du niveau actuel du Stade toulousain, prochain adversaire à croiser la route du SUALG à Armandie, samedi soir.
Les images de la déculottée subie par les Toulonnais dimanche dernier au Stadium municipal de Toulouse tournent en boucle du côté d’Agen. Mauricio Reggiardo ne tarit pas d’éloges sur l’équipe managée par son ami Ugo Mola : « Toulouse a retrouvé son identité et marche sur l’eau actuellement. Le jeu proposé par les Toulousains fait d’eux la meilleure formation française à cet instant du championnat. C’est une équipe qui a énormément d’arguments pour faire pencher le résultat des matchs de son côté. Ça va vite, ça joue souvent très juste, les courses sont positives avec des angles et des timings parfaits. Le Stade est entré dans un cercle vertueux : ils jouent bien, ils gagnent, ils prennent de la confiance et… ils jouent encore mieux le match d’après. »
Comment, lorsque l’on est le treizième du championnat, à la lutte avec Perpignan, Pau et Grenoble pour obtenir sa survie dans l’élite, peut-on espérer faire descendre le dauphin de sur son nuage ? « Il va falloir aborder la rencontre avec beaucoup d’humilité et l’envie de livrer un grand combat. Notre capacité à gérer les turnovers et à conserver le ballon sera primordiale, développe le technicien argentin. Si on leur rend des ballons dans un jeu désorganisé, nous ne pourrons pas lutter contre leur vitesse d’exécution. » L’espoir ne pourrait-il pas venir, alors, du calendrier des Toulousains, qui recevront le Leinster la semaine prochaine dans un match capital pour leur avenir européen ? Là encore, l’ancien pilier des Pumas balaie l’hypothèse : « Franchement ? Je pense que Toulouse peut battre n’importe qui, même avec ses remplaçants. La preuve ? Ils l’ont déjà fait cette saison. Exemple, contre Bordeaux, ils avaient énormément d’absents et ils ont gagné quand même sur un score large (40-0, le 3 novembre dernier N.D.L.R). On l’a vu aussi pendant le Tournoi, lorsqu’ils étaient privés de leurs internationaux. Ils avaient encore un excellent rendement. Connaissant un peu les coachs toulousains, je suis bien certain qu’ils ne feront pas d’impasse à Agen, ne serait-ce que pour conserver la dynamique positive avant leur grosse échéance européenne la semaine prochaine. »
LA MÊLÉE, AUTRE CLÉ DU MATCH
Il faudra aussi, quelle que soit l’équipe alignée par les Toulousains, que les Lot-et-Garonnais soient capables de rivaliser, voire de dominer, dans le secteur de la mêlée fermée. Les Toulonnais ont implosé dans ce secteur dimanche dernier et cela a clairement permis à Toulouse de prendre l’ascendant, tant psychologique que comptable. « Le combat, la possession et la gestion de nos ballons seront autant de phases primordiales. Toulouse est favori, mais nous n’allons pas non plus leur servir de sparring-partners. On espère bien livrer un grand match sur notre pelouse », pose Reggiardo. Et si l’Argentin concède avoir réveillonné avec Ugo Mola pour le passage à la nouvelle année, tout cela est désormais bien loin. « Notre amitié va au-delà du rugby. Il n’y a pas de cachotteries entre nous, alors oui ; on a évoqué le match lors du réveillon. Mais il y a des questions auxquelles nous n’avons pas répondu. Rien dire, ce n’est pas mentir. »