Midi Olympique

LE VERRE À MOITIÉ VIDE

CUEILLIS À FROID PAR TROIS ESSAIS DU CO EN 24 MINUTES, LES MARITIMES, DOMINÉS DANS TOUS LES SECTEURS, N’ONT PAS PU REFAIRE LEUR RETARD.

- Par Émilie DUDON, envoyée spéciale emilie.dudon@midi-olympique.fr

Le CO n’a pas joué à quinze durant vingt-cinq minutes samedi soir. Compte tenu des cartons jaunes reçus par Rodrigo Capo Ortega (40e), Mathieu Babillot (59e) et Jody Jenneker (63e), il a même évolué à treize pendant six minutes en deuxième période. Forcément rédhibitoi­re face à une équipe du calibre du Stade rochelais, vous dites-vous sûrement. Sauf que non. Ce sont bien les Tarnais qui ont remporté cette partie et leur victoire ne souffre d’aucune contestati­on possible. Comment se fait-ce ? Le coach maritime, Patrice Collazo, livre une explicatio­n de texte sans ambages : « Nous avons tout fait à moitié, avec et sans ballon. Nous sommes montés sans monter, nous avons subi, nous avons déblayé sans déblayer et nous sommes donc fait coffrer tous les ballons. Dès que nous avons été « tapés », nous sommes passés au sol. Du coup, même si on avançait un peu, un Castrais venait contester et notre soutien n’était pas assez proche et agressif. Il y a eu peu d’alternance aussi. Notre jeu au pied n’a pas vraiment été efficace ni effectué à bon escient, donc il s’est retourné contre nous. Bref, c’était un match sans conviction et sans déterminat­ion alors il n’y a pas eu photo. On ne peut même pas dire qu’on n’est pas passé loin. On était à Shangaï, nous… »

AGUILLON : « ÇA VA NOUS FAIRE REDESCENDR­E SUR TERRE »

N’en jetez plus… Dominés dans trop de secteurs, les Rochelais ne se sont jamais placés dans de bonnes conditions pour espérer ramener leur quatrième victoire à l’extérieur de la saison. Menés 21 à 3 dès la 24e après - déjà - trois essais castrais, ils ont en fait payé une « entame de match catastroph­ique, de l’aveu du centre Pierre Aguillon, entré en cours de partie. À ce niveau-là, ça ne pardonne pas. On s’est fait rouler dessus en première mi-temps alors qu’on savait à quoi s’attendre. On a ramassé, il n’y a pas d’autres mots ». Revenus à 21 à 8 (essai de Boudehent, 48e) puis 21 à 15 (essai de Barry, 65e), les Maritimes ont tenté de profiter de leur supériorit­é numérique et de l’entrée de leur impression­nant banc pour refaire leur retard mais il était trop tard. « Le peu de fois où nous avons marqué, nous avons perdu les renvois derrière et nous sommes constammen­t remis sous pression, déplorait Patrice Collazo. Pour moi, l’entrée du banc n’a rien changé. Virer à la mi-temps avec presque trente points de déficit n’est pas acceptable face à une équipe régulière du top 6. De toute façon, quand tu prends un essai dès la 1re minute, ça annonce la tempête… On savait exactement ce qui nous attendait pour les 79 suivantes. »

C’est ainsi sans fierté et sans bonus que le groupe a effectué les huit heures de bus nécessaire­s pour rentrer à La Rochelle dans la nuit de samedi à dimanche. Avec l’idée que la préparatio­n du match à Deflandre contre Pau ne sera pas drôle… D’autant que, outre les sélectionn­és, le club maritime pourrait avoir perdu plusieurs joueurs sur la pelouse de Pierre-Fabre (lire ci-dessous). « On va compter combien on sera lundi à l’entraîneme­nt et on va retourner à nos chères études, prévient l’entraîneur. Comme tout le monde, on perd des matchs, et comme tout le monde, on repart au travail le lundi. C’est bien, on a vu que quand on fait les choses à moitié, cela ne ressemble pas à grand chose. » « On s’est peut-être vus un peu trop beaux, reconnaiss­ait Pierre Aguillon. Enfin, ce n’est peut-être pas le bon mot mais on est venus en se disant que ça allait le faire. Peut-être que ce match va nous faire du bien et nous faire redescendr­e sur terre. Ce qui est bien en Top 14, c’est que les rencontres s’enchaînent et qu’il n’y a pas le temps de se poser mille questions avant de passer au suivant. » Ou l’art de voir le verre… à moitié plein !

Newspapers in French

Newspapers from France