« On prend des essais trop facilement »

BATTUS À DOMICILE 24 À 27 PAR EXETER, LES HÉRAULTAIS DÉCROCHENT DEUX POINTS DE BONUS MAIS PRENNENT UN SÉRIEUX RETARD DANS LA COURSE À LA QUALIFICATION EUROPÉENNE. LE NUMÉRO HUIT INTERNATIONAL FAIT LE POINT.

Quel regard portez-vous sur cette défaite et vous laisse-t-elle des regrets ?

Des regrets, je ne sais pas, il faudra analyser le match. Mais encore une fois, ça nous montre le chemin qu’il nous reste à parcourir pour arriver à gagner ce genre de match. À plusieurs moments, nous faisons ce qu’il faut, mais trop souvent, on fait des erreurs. Nous ne concrétisons pas assez nos temps forts et comme la semaine dernière (au

Leinster, N.D.L.R.), ça ne pardonne pas face à ce genre d’équipes. Exeter concrétise tout et n’est pas champion d’Angleterre pour rien. On a vu aujourd’hui ce que c’était le très haut niveau.

Comment améliorer ces détails que vous évoquez et qui reviennent souvent en ce début de saison ?

[…] Avec plus de précision et de construction, je pense que c’est un match qu’on peut gagner. Nous sommes très déçus et frustrés mais il va falloir se servir de cette performance pour réagir et arriver au niveau de ces formations.

Pour cela, il va falloir encore améliorer votre défense, qui fut encore défaillante sur les premiers plaquages…

En effet, on prend encore trois essais, c’est beaucoup, même si on en marque quatre. Il ne faut pas réfléchir comme ça… Nous avons été mieux en place défensivement, mais face à Exeter, qui met beaucoup de vitesse et qui est très bon dans la conservation, il faut être très fort sur les premiers impacts. On l’a été mais par intermittence. Alors qu’il faut être constant dans l’effort. Dès qu’il y a une faiblesse à exploiter, les grandes équipes le font à la perfection. Selon moi, notre plus grosse marge de progression reste sur la défense. On prend encore des essais trop facilement, sans que l’adversaire ne nous impose d’énormes séquences. Et c’est ça qui est un peu gênant malgré nos progrès.

N’êtes-vous pas inquiet de voir seulement de légers progrès en défense, un secteur ciblé depuis plusieurs semaines ?

Inquiet, non. Car j’ai vu pas mal d’améliorations par rapport à la semaine dernière. Il y a moins de failles dans notre système. C’est plus dans les un contre un que les Anglais ont pris le dessus. […] Mais je ne suis pas inquiet, car quand je vois l’état d’esprit du groupe et sa volonté de bosser ce secteur aux entraînements, je me dis que ça va finir par payer.

Avec trois points remportés après deux journées, la qualification en Champions Cup vous paraît-elle encore jouable ?

Nous allons voir. Ce sera difficile après deux défaites, on le sait. Surtout que le Leinster a gagné avec le bonus offensif hier (samedi à Glasgow).

On est donc assez loin des deux premiers de la poule. Mais nous n’allons pas lâcher ! On va s’accrocher et jouer à fond nos quatre derniers matchs. Tant qu’on ne nous dira pas officiellement que nous sommes éliminés, l’équipe jouera à fond cette compétition.

Avez-vous tout de même reçu une claque après ce faux départ et cette première défaite à domicile cette saison ?

Non, car on savait très bien que cette année… La claque elle est peut-être pour vous (les médias), car vous nous annonciez peut-être trop beaux, par rapport au niveau de notre poule. Mais nous, on n’est pas surpris du niveau. On a vu que nous étions capables de rivaliser avec ce qui se fait de mieux en Ligue Celte et en championnat anglais. Mais on a aussi constaté qu’il restait des efforts à fournir pour faire mieux que rivaliser et gagner à l’avenir.

Justement, le MHR reste sur trois revers consécutifs (Stade français, Leinster et Exeter). Avez-vous conscience qu’il est impératif de briser cette spirale négative à Pau le week-end prochain, pour ne pas douter ?

Oui, mais on ne va pas non plus se mettre une pression supplémentaire. Il faut bien récupérer, car la semaine va être très courte et il y a eu énormément de rythme et de temps de jeu face à Exeter. À nous de très vite rebasculer sur le Top 14. Et c’est sûr qu’il sera important de repartir sur quelque chose de positif à Pau. Nous devons donc très vite digérer cette défaite.

Surtout que vous accumulez aussi les blessés… (outre

Pienaar et Fall, Picamoles avait des maux de tête mais pas de K.-O.)

On joue de malchance. Cela fait quelques matchs qu’on n’a pas les résultats et en plus, on perd des copains. C’est une période un peu délicate. On va se resserrer et travailler, car il n’y a que comme cela qu’on trouvera des réponses. Les joueurs disponibles auront à coeur de faire une bonne semaine de préparation et de réaliser la meilleure prestation possible à Pau.

« Notre plus grande marge de progression reste la défense. On prend encore des essais trop facilement » Louis Picamoles Capitaine du MHR