IL EST OÙ, LE BONHEUR ?
LES RACINGMEN, QUI AVAIENT FAIT DE CE DÉPLACEMENT EN IRLANDE UN OBJECTIF PRIORITAIRE, NE SONT PAS ENCORE LARGUÉS EN CHAMPIONS CUP. MAIS LE TEMPS PRESSE…
Vous savez quoi ? Si les Racingmen avaient placé un micro dans le vestiaire du Munster, il aurait pu espérer davantage que cette défaite un peu bancale, un peu bâtarde et de laquelle ni eux ni nous ne savent vraiment que retenir. Rassie Erasmus, ce bougre de Sud-Af’, en rigole encore : « À la mitemps, les joueurs m’ont dit : « On va marquer sur un contre, coach. Ça fait plusieurs fois que l’on effleure le ballon des doigts sur leurs coups de pied… » J’ai beaucoup ri quand Conor Murray a aplati. Ils avaient raison, bon sang ! » Maxime Machenaud s’est moins marré, lui, quand son vis-à-vis du Munster a contré son « coup de pied de coucou » pour aplatir un essai à cent patates. « Ce fut le tournant du match, expliquait le capitaine francilien en conférence de presse. Que dire de plus ? Je vais revoir les images et travailler, histoire que cela ne se reproduise plus… » Difficile de ne pas accabler le demi de mêlée du XV de France sur cette seule bourde. Impossible d’oublier, non plus, que ledit Machenaud ne fut pas aidé, sur ce coup-là, par un paquet d’avants instable et incapable de redresser une mêlée qui dérivait comme un kayak en mer d’Irlande…
EN FIN DE CYCLE
Après deux matchs de Champions Cup, le bilan du Racing 92 est plutôt « moyennasse » : une victoire au forceps face à Leicester (2218), un point de bonus glané à Thomond Park (14-7), une troisième place peu en adéquation avec les ambitions du club en coupe d’Europe. « Nous en saurons davantage après la double confrontation face à Castres », poursuivait Machenaud à Limerick. Le Racing n’est pas largué et reste intrinsèquement supérieur à une équipe de Leicester en reconstruction et, de ce que l’on a vu depuis deux week-ends, au Munster de cette fin 2017 : tant que Tyler Bleyendaal n’a pas retrouvé le niveau de jeu qui était le sien l’an dernier, tant que les trois-quarts irlandais pleurent la force de frappe de Jaco Taute, les derniers demi-finalistes de la compétition européenne restent à portée de fusil. Plus que la double confrontation face au CO (on peut d’ores et déjà imaginer que les Tarnais, fessés dans les Midlands, vont désormais lâcher la compétition continentale), c’est donc à Welford Road et à l’Arena, face au Munster, que se jouera l’avenir des Franciliens en Champions Cup. En jeu, il y a la possibilité de faire mieux que l’an passé mais, surtout, l’hypothèse d’un quart de finale disputé au printemps prochain, dans la « salle de spectacle » de Nanterre.
En interne, on ne nous a pas caché que Jacky Lorenzetti, bien que très occupé ces temps-ci par les « pierres qui roulent », avait fait de cet objectif une priorité. Ses hommes pourront-ils exaucer son souhait ? On peut l’imaginer. Mais si d’aventure, les Racingmen ne parvenaient pas à sortir de leur poule européenne pour la deuxième année consécutive, le tableau s’assombrirait néanmoins considérablement. À l’heure où beaucoup de joueurs sont en fin de contrat dans les Hauts-de-Seine (Carter, Talès, Tameifuna, Laulala, Nyanga, Andreu…), cet échec sonnerait le glas d’un groupe champion de France en 2016 et en nettes difficultés depuis lors. Pour éviter une fin de cycle anticipée et un atterrissage trop brutal, les Franciliens doivent aujourd’hui faire mieux que « rivaliser » avec La Rochelle, « pousser Leicester dans ses retranchements » ou « échoué de peu » au Munster. On parle ici d’une grosse écurie du vieux continent, de l’un des plus beaux effectifs d’Europe et du finaliste de la Champions Cup de 2016. Seuls les vainqueurs écrivent l’histoire, Messieurs…