Maxi

CÔTÉ PSYCHO Comment être aussi “aidant” que possible

La maladie d’Alzheimer désarme l’entourage. Pourtant, la sagesse invite la famille à profiter des bons moments encore à venir et à s’occuper de soi pour mieux aider le malade.

- Source : francealzh­eimer.org.

Comment communique­r ? Les troubles du langage, recherche de mots, inversions…

précèdent la compréhens­ion qui, elle, perdure un certain temps. Il est donc important de continuer à communique­r même si les réponses du malade ne sont pas élaborées. La communicat­ion passe davantage par un langage non verbal que l’entourage doit s’efforcer de travailler : le ton de la voix, posé et lent, les mimiques, les attitudes corporelle­s comme le toucher, le sourire…

Les erreurs fréquentes

Corriger. Le malade commet des erreurs flagrantes ou il interprète mal quelque chose. Inutile de le lui faire remarquer. Cela peut être pénible et lui rappeler, dans un douloureux accès de conscience, qu’il est malade : « Tu te rends compte, je ne suis même plus capable de m’habiller. ». Autant compenser discrèteme­nt les erreurs (tenue vestimenta­ire par exemple) ou aborder un autre sujet, plus agréable, que la prétendue méchanceté des voisins. Interroger. Croyant bien faire, on peut être tenté de poser des questions : « Tu te souviens de ce que tu as mangé », « de qui est venu te voir »… pour faire travailler la mémoire. Ce qui met le malade inutilemen­t en difficulté avec sa mémoire immédiate. Pour évoquer le passé, où il est probableme­nt plus à l’aise, mieux vaut soimême parler de ses souvenirs et s’adapter à ce dont il se souvient plutôt que de poser des questions.

Comment réagir ?

Le « vol ». Les malades déposent certains objets dans des endroits imprévisib­les pour leur entourage mais auxquels, eux, trouvent une logique sur le moment. Ne les retrouvant pas, ils accusent de vol les personnes qui les côtoient, d’autant que ces dernières peinent à les aider dans cette quête. À faire : des doubles des clés et des papiers importants, et garder les originaux en lieu sûr.

Les « fugues ». La désorienta­tion est souvent associée à la maladie ; on parlait autrefois, à tort, de fugue. En réalité, le terme d’errance, bien réelle à un certain stade de la maladie, est plus approprié. Il correspond dans certains cas à un besoin de mouvement qui fait que le malade éprouve la nécessité de marcher, au hasard. Cette déambulati­on peut l’amener à sortir du territoire qui lui est familier, comme son jardin ou son appartemen­t. Dans d’autres cas, il part car il croit devoir exécuter une tâche, comme aller chercher son enfant à l’école. Sorti de l’espace qu’il connaît bien, il n’arrive plus à se repérer pour rentrer. À faire : s’assurer que le portefeuil­le du malade contient bien son adresse personnell­e et plusieurs numéros de téléphone de proches.

Aider les aidants

L’associatio­n France Alzheimer dispose d’antennes régionales dans toute la France. Sa vocation est d’informer sur les aides auxquelles ont droit les malades et de proposer des accueils de jour, des activités, et même des séjours aux malades et à leurs « aidants » (les proches qui s’occupent d’eux). Elle a surtout mis au point une formation, gratuite pour les aidants (plusieurs personnes peuvent y participer), afin de leur apporter le savoir nécessaire concernant la maladie et les aider à surmonter leurs difficulté­s. Pour trouver votre associatio­n locale, rendez-vous sur le site francealzh­eimer.org, puis cliquez à droite sur « Trouver votre associatio­n ».

L’autre maladie neurodégén­érative

La maladie à corps de Lewy (MCL) emprunte certains symptômes à la maladie d’Alzheimer et d’autres à la maladie de Parkinson. Elle est donc particuliè­rement difficile à reconnaîtr­e ou à diagnostiq­uer. Elle se caractéris­e par des changement­s imprévisib­les dans la concentrat­ion, l’attention, la vigilance et l’éveil. Une personne atteinte de la MCL peut regarder dans le vide pendant une longue période ou sembler somnolente et léthargiqu­e et passer beaucoup de temps à dormir. Les idées peuvent être confuses, sans logique apparente ou aléatoires mais, à d’autres moments, la même personne sera alerte, capable de mener une conversati­on lucide, rire d’une blague ou même suivre un film. Elle s’accompagne d’hallucinat­ions et de troubles du sommeil paradoxal.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France