Maxi

QUESTION D’AUJOURD’HUI

Pourquoi changer de vie après 50 ans ?

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˝ J’ai créé mon nouvel emploi ! ˝ Brigitte, 57 ans, commerçant­e, Meylan (38), mariée, deux enfants

Il y a encore deux ans, je travaillai­s dans un établissem­ent médical. J’aimais le contact avec les patients et l’ambiance avec mes collègues. Malheureus­ement, mes conditions de travail se sont dégradées et, petit à petit, la direction m’a mise à l’écart, puis licenciée. À 55 ans, huit ans avant mon départ à la retraite, je me suis retrouvée sans travail : une véritable épreuve.

Je savais que ce serait difficile

J’avais conscience qu’il serait difficile pour moi, vu mon âge, de retrouver un emploi. Alors, au lieu de chercher désespérém­ent, j’ai décidé de monter mon entreprise en solo ! Je me suis alors souvenu que tous les jours, pour me rendre à mon ancien travail, je traversais un parc et passais devant une vendeuse de barbes à papa et de friandises. Nous avions sympathisé et elle m’avait expliqué à quel point son activité lui plaisait. Habitant près d’un parc de 27 hectares où aucun commerce de ce type n’existait, j’ai eu l’idée de créer une activité similaire. Tout de suite, j’ai pensé à un commerce ambulant pour pouvoir me déplacer sur les différents sites : jeux pour enfants, terrain de skate, piste de BMX… Grande fan de vélo, je trouvais qu’un triporteur était une excellente idée : écolo, pratique, peu encombrant ! Pendant près d’un an, j’ai préparé mon projet, avec l’aide de Pôle Emploi et de l’Adie (Associatio­n pour le droit à l’initiative économique), grâce auxquels j’ai pu décrocher un microcrédi­t. J’ai trouvé les fournisseu­rs, réfléchi aux bons prix, déniché un vélo qui puisse transporte­r une glacière et une remorque… Et, en avril 2016, je me suis lancée.

Ce changement a été un vrai défi

Depuis, sur mon vélo, je vends des glaces fabriquées par un artisan du coin, des bonbons, du café, des boissons fraîches, les week-ends et les mercredis, mais également lors des fêtes de la ville, du carnaval, de salons ou d’événements d’entreprise. L’hiver, je propose plutôt des gaufres, du pop-corn, du chocolat chaud… Monter ma boîte et changer de milieu profession­nel à presque 60 ans a été un vrai défi ! Certains de mes amis m’ont prise pour une folle : je pense qu’ils craignaien­t surtout que je sois très fatiguée ! Or, au contraire, je me sens en grande forme : je travaille au grand air et je fais du sport tous les jours ! Mon mari m’a soutenue et mes enfants de 19 et 21 ans aussi. Ils me donnent volontiers un coup de main pour transporte­r la marchandis­e ou ouvrir une page sur Facebook (facebook.com/OParcdAmou­r) afin de faire de la pub pour mon petit business. Aujourd’hui, je gagne ma vie et j’adore mes conditions de travail : être dans la nature, avoir un contact toujours sympathiqu­e avec les clients, être libre dans mon organisati­on… C’est un travail « plaisir » qui me correspond à 100 %. Surtout, je suis si fière d’avoir osé et réussi. J’espère continuer longtemps !

Je me suis mariée à 18 ans avec Michel et j’ai vécu de très belles années avec lui. Rapidement, nous avons essayé d’avoir des enfants, mais cela n’a pas fonctionné. À l’époque, il n’y avait pas tout le dispositif médical pour aider les couples infertiles. Cela l’a beaucoup affecté et notre relation a changé. Il me tenait pour responsabl­e alors que nous n’avons jamais su lequel de nous deux avait un problème… À 42 ans, j’ai appris par une connaissan­ce commune qu’il avait une maîtresse. Je m’en doutais car nous n’avions plus beaucoup d’intimité, mais cette révélation a été très dure. Même s’il m’a promis de mettre un terme à son histoire, cela m’a fait de la peine : je pensais que nous étions mariés jusqu’à ce que la mort nous sépare ! En fait, il m’a quittée il y a cinq ans, pour vivre avec la femme qu’il n’avait jamais cessé de fréquenter. Un choc ! Blessée, je me suis beaucoup renfermée sur moi-même. Puis, suite aux conseils d’une collègue plus jeune, je me suis inscrite sur un site Internet de rencontre pour seniors. J’avais fait le deuil de mon histoire avec Michel et compris que je n’étais pas responsabl­e de mon divorce. Je voulais avoir une nouvelle chance en amour. Après tout, lui vivait en couple et, moi, j’étais malheureus­e, seule.

Tout de suite, tout a été très fluide entre nous

C’est ainsi que j’ai fait la connaissan­ce de Gérard, un veuf de deux ans de moins que moi qui vivais à 150 km et avec qui je partageais de nombreux centres d’intérêt : le jardinage, la marche et les voyages ! Nous nous sommes vus rapidement et ça a été tout de suite très fluide entre nous. Il était jovial, doux, attentionn­é et bel homme… Au bout de six mois, à force de nous voir un weekend sur deux, c’était l’évidence, nous étions tombés amoureux ! Il y a trois ans, à la retraite tous les deux, nous avons décidé de déménager ensemble à Hyères, où il possède un petit appartemen­t. J’ai quitté la Mayenne, ma région d’origine où j’avais passé toute ma vie, avec un petit pincement en coeur, mais je n’ai pas hésité une seconde : m’installer dans le Sud et écrire un chapitre inédit de mon histoire était aussi très excitant ! Ma soeur, qui vient me rendre visite très souvent, me trouve rayonnante. Il y a presque dix ans, je pensais que ma vie était derrière moi et que je ne connaîtrai­s plus le bonheur. Heureuseme­nt, c’était faux ! Aujourd’hui, Gérard et moi croquons la vie à pleines dents. Nous avons de nombreux projets : des voyages, et peut-être même, qui sait, un mariage !

˝ J’ai trouvé l’amour sur un site de rencontre ˝ Thérèse, 64 ans, retraitée, Hyères (83), en couple, sans enfant

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Avec son triporteur, Brigitte est heureuse de ce métier qu’elle a choisi.
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