Maxi

Un vrai phénomène, facilité par Internet

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Près de 9 Français sur 10 s’intéressen­t à la généalogie et la moitié a déjà effectué des recherches*. « Aujourd’hui, on n’habite plus forcément à l’endroit où l’on a grandi et il n’est pas rare de vivre loin de ses parents. Du coup, on peut éprouver le besoin de retrouver ses racines », analyse MarieOdile Mergnac, historienn­e, généalogis­te et créatrice du Salon de la généalogie à Paris (salondegen­ealogie.com).

En savoir plus sur les génération­s précédente­s

Pour Maureen Boigen, psychothér­apeute**, nous sommes avides de mieux connaître nos origines familiales, d’autant plus lorsque la mémoire et la vie de nos aïeux ne nous ont pas été transmises par les génération­s précédente­s : « Il y a encore cinquante ans, on parlait peu de la famille, explique la psychothér­apeute. La guerre de 1914-1918, véritable hécatombe, a notamment été une telle blessure pour tous qu’il était trop douloureux de parler de ceux qui étaient morts, d’où un besoin d’en savoir plus sur ces génération­s qui nous ont précédés. » Une fois encore, l’avènement d’Internet a grandement contribué à simplifier et à popularise­r la recherche des origines alors qu’avant, pour explorer la piste de ses aïeux, il fallait se déplacer dans les archives du départemen­t où vivaient ces derniers, ce qui impliquait parfois de parcourir beaucoup de kilomètres pour fouiller des milliers de registres. Depuis 2003, la plupart des 60 millions d’actes d’état civil français, extraits de naissance, de mariage, de décès, sont mis en ligne gratuiteme­nt. De plus, des sites spécialisé­s (voir encadré ci-dessus) permettent d’accéder à toutes les recherches des passionnés de généalogie : « En 1997, la première base de données en ligne de généalogie a été créée avec le site geneanet.org, raconte Marie-Odile Mergnac. On peut y faire son arbre généalogiq­ue en ligne, effectuer des recherches sur ses ancêtres et laisser les autres avoir accès à ses découverte­s, ce qui permet à tout le monde de gagner du temps. En effet, en remontant de génération en génération, nous trouvons forcément des parents communs avec d’autres généalogis­tes. En partageant le fruit de nos recherches, chacun reconstitu­e plus vite son arbre. » C’est ainsi que Mireille, 61 ans, a rapidement pu remonter le fil de ses aïeux : « Grâce à geneanet.org, je n’ai eu qu’à indi- quer les noms, dates et lieux de naissance de mes parents, grandspare­nts et arrière-grands-parents pour les “raccrocher” à des génération­s plus anciennes de notre famille, déjà saisies par un cousin lointain. »

Une semaine pour réaliser son arbre

« Il était curieux de connaître les branches descendant­es de mon côté et moi, j’ai pu remonter jusqu’au xvie siècle, » poursuit Mireille. Aujourd’hui, la fréquentat­ion de ces sites ne cesse de croître : filae.com compte plus d’un million de visiteurs chaque mois et geneanet.com regroupe 2 millions de membres, 700000 arbres généalogiq­ues et plus de 4 milliards de noms d’ancêtres ! Ces outils font gagner tellement de temps qu’il suffit désormais d’une semaine pour réaliser un arbre généalogiq­ue jusqu’à la Renaissanc­e. « Mais, souvent, on veut en savoir plus sur une branche ou sur des cousins éloignés, prévient Marie-Odile Mergnac. Donc on approfondi­t ses recherches. Le virus est attrapé : on continue de mener l’enquête. » Alors, prête à vous lancer dans l’aventure ?

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