LA COULEUR sort du bois
Joyeux, sensible, l’univers marin de Marie Bathellier nous enchante depuis longtemps. Cet été, l’artiste nous gâte avec deux expositions, l’une à Paris, l’autre sur l’île d’Yeu. Au programme : couleurs et joie de vivre, créations sur bois et immersion dan
Marie Bathellier est une artiste qui sait retranscrire avec simplicité et justesse la puissance de la nature. Son existence insulaire, dans ces rivages vendéens où elle vit en famille, explique sans doute l’exceptionnelle diversité des formes, des couleurs et des lumières visibles dans sa production. Le jeu de l’Océan au fil des saisons, l’observation du ciel, de ses configurations, de ses nuances changeantes forment l’étoffe de ses excursions dans l’île. Ce n’est qu’ensuite, rentrée à l’atelier, que l’artiste élabore et transforme cette « beauté offerte sans artifices » . Marie évoque avec sérénité, spontanéité et beaucoup d’élégance, ces « choses vues » sur l’île ou bien ses autres voyages, mais toujours avec le souci de ne « pas en dire trop » – elle cite le fameux « less is more » de Mies Van der Rohe comme un idéal à ne jamais perdre de vue. C’est la couleur qui dynamise et l’aide à construire chacune de ses compositions. En recherche perpétuelle, elle affectionne les supports bruts, durs, comme ces pièces de bois à la géométrie sculptée dans la masse, mais aussi les bois de dérive, matières récupérées et assemblées, qu’elle fait tout simplement revivre, avec une énergie jubilatoire. Avec ses compositions abstraites sur papier japonais léger et fragile, Marie Bathellier explore une autre manière de traduire ses émotions. Ce qu’elle expérimente alors, sur des toiles de coton, ce n’est pas seulement le pouvoir d’absorption du tissu, mais les imperfections et les hasards providentiels. Son enthousiasme, son goût prononcé pour le renouvellement, sa communion intense avec la nature nous galvanisent et nous donnent des ailes. C’est grâce à de telles brèches que nous pouvons enfin échapper à la surenchère d’images de nos vies ultra-connectées et renouer avec le monde et sa beauté. Un travail essentiel. Du 8 juin au 22 juillet, Galerie Insula, 23-24, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris. Et du 15 juillet au 30 août, La Cabane, 4, rue Gabriel-Guist’hau, 85350 Port-Joinville, île d’Yeu. FB mariebathellier.