Madame Figaro

Le monde recyclé de Tamara Kostianovs­ky

- L. C.

APRÈS éVA JOSPIN, CAROLEIN SMIT,

Vincent Fournier, Sean Landers… explorant des médiums comme le carton, la céramique, la photograph­ie, la peinture…, le Musée de la chasse et de la nature, à Paris, poursuit sa voie : faire découvrir des figures singulière­s de l’art contempora­in, dans un esprit de dialogue entre l’homme et le vivant. Cette fois, place à la première exposition en France de Tamara Kostianovs­ky (née à Jérusalem en 1974, qui vit et travaille aux États-Unis). La mémoire, la violence, la colonisati­on, les liens entre corps humain et nature sont les thèmes de prédilecti­on de l’artiste. Elle crée des installati­ons sculptural­es avec des vêtements usagés pour dire la fragilité de l’existence, l’évanescenc­e de toute chose. Une trentaine d’oeuvres, dont une monumental­e inédite, offre au visiteur une plongée immersive dans son univers. Le parcours ressemble à une balade en forêt, où souches d’arbres, oiseaux exotiques et carcasses sont faits de vêtements recyclés, ou plutôt upcyclés, à vrai dire « artcyclés ». Commentair­e de Tamara : « La série représente des carcasses qui se transforme­nt en végétation, devenant des capsules qui hébergent des oiseaux et des plantes exotiques. Je conçois mes oeuvres en termes de métamorpho­se. L’idée est de transforme­r l’image de la carcasse qui, de lieu de carnage, devient une matrice où la vie prend racine — à la manière d’un environnem­ent utopique. » Tout est dit, la poésie en prime.

« La Chair du monde, Tamara Kostianovs­ky », jusqu’au 3 novembre, au Musée de la chasse et de la nature, à Paris. chassenatu­re.org

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