PHARRELL WILLIAMS Retour aux sources
La suite 101 du George V, à Paris, prend des airs de Factory dès son entrée en Technicolor : cheveux orange vif sous sa casquette siglée Plan, sweat-shirt rose fluo conçu avec Nigo – as japonais de la street culture – et portant l’inscription « Gears for futuristic teenagers », sneakers gravées des tags « Women’s rights » et « Others first »…
icône globale, Pharrell Williams affiche ses convictions politiques et les causes qu’il défend. Sur lui comme dans les textes engagés et la musique survoltée de « No_One Ever Really Dies », l’album pour lequel il a retrouvé son groupe N.E.R.D, où convergent punk, rap, pop, électro et reggae, et des guest stars comme Rihanna, Kendrick Lamar, M.I.A. ou Ed Sheeran…
« Madame Figaro ». – « No_One Ever Really Dies » est un séisme grondant de beats et de rage punk. Comment est-il né ?
Pharrell Williams. – D’une soif de liberté musicale. Mon challenge était de retrouver l’énergie qui m’a guidée, gamin, quand je faisais du skate avec mes amis Chad Hugo et Shay Haley (N.E.R.D) dans le ghetto noir de Seatack, en Virginie. Nous écoutions des groupes punk, comme Devo, Suicide, Gang of Four et le hip-hop d’Afrika Bambaataa. En formant N.E.R.D, il y a vingt ans, nous n’imaginions pas que notre musique nous propulserait hors des limites de notre quartier. Oui, la rage habite ce disque, mais transformée en source de création. L’audace de ceux qui rêvent est aussi au centre de mon projet, une comédie musicale intitulée « Atlantis ».
Vos duos avec Rihanna et Kendrick Lamar sont des hymnes antiracistes, enracinés dans l’époque et ses enjeux…
Absolument. Sans être négatif, je ne veux pas nier la réalité. « Don’t Don’t Do It », avec Kendrick Lamar, est inspirée par Keith Scott, ce père de famille noir abattu par la police en Caroline du Nord… Les tensions raciales ne font qu’empirer depuis que Donald Trump a été élu. Notre pays semble être devenu fou. Nous devons agir pour arrêter cette violence aveugle..
Vous êtes de plus en plus engagé. Quelles valeurs vous portent ?
Les droits des femmes, que j’ai toujours célébrées et respectées, la parité et l’égalité avec les hommes, ce qui est loin d’être un acquis ! Nous devons penser aux jeunes générations, être en éveil et protéger l’environnement… Chez moi, à L.A., j’ai fait installer des panneaux solaires. Je crée des vêtements pour la ligne écologique G-Star Raw, et je suis persuadé que la mode est un vecteur de démocratie. Nous vivons dans une ivresse du paraître, rêvant de modèles formatés, alors que ce sont nos différences, nos singularités qui font notre richesse et nous rassemblent.
No_One Ever Really Dies,