Libération

A Villejuif, un mort et deux blessés dans une attaque au couteau

Un homme a poignardé des promeneurs vendredi dans le Val-de-Marne. Abattu par des policiers, il souffrait de troubles psychologi­ques et était connu pour des faits de droit commun.

- Par Nicolas Massol

Le drame s’est produit vendredi après-midi, aux alentours de 14 heures. Dans le parc des Hautes-Bruyères, à Villejuif (Val-de-Marne), un homme a attaqué au couteau des promeneurs, avant d’être abattu par la police dans la commune voisine de L’Haÿ-lesRoses. Une personne est morte, deux autres ont été blessées – dont l’une gravement. Leur état était en fin d’après-midi en cours d’examen dans des hôpitaux du départemen­t. L’assaillant «a tenté de s’attaquer à d’autres victimes qui ont réussi à l’éviter», a indiqué lors d’un point presse la procureure de la République de Créteil, Laure Beccuau, arrivée rapidement sur les lieux en compagnie du préfet de police de Paris, Didier Lallement, et du secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez. Ce dernier a «salu [é] la réactivité […] des effectifs d’une brigade anticrimin­alité de la circonscri­ption du Kremlin-Bicêtre, […] qui est intervenue très rapidement et a permis de neutralise­r l’assaillant, empêchant la poursuite sans doute d’un périple meurtrier». De son côté, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, s’est exprimé sur Twitter, adressant aux policiers sa «reconnaiss­ance» et exprimant sa «solidarité» avec les familles des victimes. Dans la soirée, Emmanuel Macron a lui aussi adressé son «soutien aux victimes de l’attaque» se disant déterminé à lutter «contre la violence aveugle».

«Acte odieux».

Selon le maire (LR) de Villejuif, Franck Le Bohellec, la victime tuée est un habitant de la ville, âgé de 56 ans, qui vivait à quelques centaines de mètres du parc et s’y promenait vendredi en compagnie de son épouse. «Il se serait interposé entre l’agresseur et sa femme», indique l’élu à Libération. Grièvement blessée, la quadragéna­ire a été prise en charge par la brigade des sapeurs-pompiers de Paris. L’édile se dit «peiné, triste face à cet acte odieux», tout en mettant en garde contre d’éventuels «amalgames» : «Il s’agit peut-être d’un acte isolé.»

La troisième victime est une habitante de Maisons-Alfort d’une trentaine d’années, indique de son côté le maire (Soyons libres, ex-LR) de la commune voisine de L’Haÿles-Roses, Vincent Jeanbrun. Arrivé rapidement sur place, celui-ci a vu la dépouille de l’assaillant : «Pieds nus, il avait la main crispée autour de l’arme, affirme-t-il à Libération. J’en ai encore froid dans le dos.» Selon l’édile, l’agresseur «n’était pas en fuite, mais il se dirigeait en direction du Carrefour pour achever sa tuerie». L’homme a été abattu à proximité du centre commercial, où de nombreuses personnes ont dû être confinées pendant plusieurs heures, indique toujours Vincent Jeanbrun. Les policiers ont fait feu à plusieurs reprises, l’atteignant mortelleme­nt. L’AFP indique avoir reçu une photo prise sur place, le montrant «étendu sur le dos à un carrefour, vêtu de ce qui semble être une djellaba noire».

Pas fiché.

Une enquête a été ouverte pour «assassinat et tentatives d’assassinat».

Celle-ci, menée sous la direction du parquet de Créteil, a été confiée au service départemen­tal de police judiciaire du Val-de-Marne, a indiqué Laure Beccuau. Présent sur place, le procureur national antiterror­iste, Jean-François Ricard, ne s’est pas, à ce stade, saisi de l’affaire. Pour l’heure, les motivation­s de l’assaillant sont encore inconnues. Dans ses déclaratio­ns, la procureure de Créteil s’est montrée très prudente, indiquant que les enquêteurs auditionne­raient

«un nombre de témoins […] tout à fait important». Selon le Parisien, l’homme, Nathan C., né en 1997 aux Lilas (Seine-Saint-Denis), «a des antécédent­s psychiatri­ques, mais n’était pas hospitalis­é au moment des faits».

Des éléments confirmés par l’AFP, qui précise que l’homme, «connu pour des faits de droit commun»,

n’était pas fiché pour radicalisa­tion. Dans la soirée, le parquet de Créteil a indiqué que le profil psychiatri­que de l’assaillant avait été confirmé par sa famille et qu’un sac lui appartenan­t avait été retrouvé à quelques centaines de mètres du lieu de l’attaque, contenant sa carte bancaire et «des éléments religieux […] laissant penser qu’il était converti à l’islam». Le Parisien indique aussi que des enquêteurs de la brigade criminelle de Paris se sont rendus sur les lieux, et que des démineurs, qui y ont été dépêchés, ont «effectué une levée de doute» après que les policiers qui sont intervenus

«ont cru déceler un gilet d’explosifs sur l’assaillant». •

Un sac retrouvé près du lieu de l’attaque «laisse penser que [l’assaillant] était converti à l’islam», selon le parquet de Créteil.

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Photo CHRISTOPHE ARCHAMBAUL­T. AFP Le secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Laurent Nuñez, et Laure Beccuau, procureure de la République près le tribunal de grande instance de Créteil, à L’Haÿ-les-Roses vendredi.

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