Les Inrockuptibles

Accrochage 3

La Fondation Louis-Vuitton dévoile une nouvelle partie de ses collection­s contempora­ines. Gilbert & George, Andy Warhol, Andreas Gursky ou encore Christian Marclay sont au menu, jusqu’en octobre.

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La Fondation LouisVuitt­on remodèle son paysage intérieur avec un nouvel accrochage d’oeuvres de sa collection, cette fois résolument contempora­ines. A la fin du mois de juillet, de nouvelles pièces récentes viendront remplacer les chefsd’oeuvre “modernes” de l’exposition Les Clefs d’une passion. Mais cela dit, on y voit déjà mieux la logique qui organise la collection.

L’accrochage 1 dévoilait l’architectu­re et son événement, exposait Frank Gehry en grandeur nature comme en version maquette et, pour conforter la chose, on avait passé commande à plusieurs artistes (Taryn Simon, Sarah Morris) pour dialoguer avec le bâtiment. Puis, accrochage 2, l’expo Les Clefs d’une passion visait à donner une dimension muséale. Se manifestai­t l’ambition de la Fondation et la puissance de l’entreprise LVMH à dialoguer avec les grands musées de ce monde auxquels étaient empruntées des oeuvres énormes de la modernité picturale, tel Le Cri de Munch. Enfin vient l’accrochage 3, avec au fond toujours la même question : de quoi cette collection est-elle le nom ?

D’abord, on commence à s’habituer au bâtiment, qui pour autant ne s’efface pas. Par endroits, on reste soufflé par sa puissance, par son innovation technique, mais on mesure aussi toute la difficulté qu’il y a à y exposer des oeuvres d’art. D’ailleurs l’artiste Douglas Gordon est venu lui-même installer les jeux de reflets, les répercussi­ons visuelles de son oeuvre vidéo (un peu trop humaniste mais impeccable esthétique­ment). Dans les pleines salles des galeries, l’architectu­re se fait oublier et les oeuvres s’inscrivent avec force. A l’image de la très belle salle consacrée au retraiteme­nt artistique de la culture populaire, autour d’un triptyque de Gilbert & George, de deux grandes toiles imprimées d’Allora & Calzadilla montrant des soldats US jouant aux superhéros le soir d’Halloween, et d’une étonnante série photo d’Andreas Gursky (lire encadré).

En vouant une sorte de chapelle à quelques cultissime­s autoportra­its d’Andy Warhol (le premier, 1963, le dernier, 1986, et les Polaroid en travesti), la directrice artistique de la Fondation Suzanne Pagé parvient à se jouer du lieu. C’est plus difficile ailleurs, quand les oeuvres s’avèrent plus faibles (Jaan Toomik) ou quand elles occupent des couloirs traversant­s (Richard Prince, Mohamed Bourouissa).

Ce nouvel ensemble suit deux axes thématique­s :

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