On n’arrête pas le progrès
L’actualité n’est pas qu’un déversoir à mauvaises nouvelles. Dans les domaines de la santé et de l’éducation notamment, il existe des raisons d’espérer.
Dune façon générale, l’actualité n’incite pas à l’optimisme. Pourtant, la semaine dernière, une info est venue contrer le pessimisme : un laboratoire français a obtenu des résultats encourageants dans ses recherches pour élaborer un vaccin contre la dengue. Cette maladie touche de 50 à 100 millions d’individus tous les ans et tue des milliers de personnes. Ce n’est pas une maladie de pays riches et développer un vaccin est donc d’autant plus méritoire.
Cette info s’ajoute à d’autres, tout aussi impressionnantes : l’hépatite C – qui touche 235 000 personnes en France et 185 millions dans le monde – est en passe d’être traitée par une nouvelle génération d’antiviraux. Bien sûr, il est encore trop tôt pour crier victoire. La prise en charge du prix exorbitant va très vite se poser. Mais tout de même, quel progrès.
C’est encore plus frappant lorsque l’on se penche sur le sida. Le 23 avril 1984, le département de la santé de l’administration des Etats- Unis annonçait qu’une équipe de chercheurs avait identifié le VIH et pouvait tester les patients. Trente ans plus tard, les trithérapies permettent à des millions de séropositifs de vivre décemment dans le monde entier. La découverte d’un vaccin semble chaque jour moins lointaine. Bien sûr, des centaines de milliers de personnes infectées n’ont toujours pas accès à ces traitements, notamment en Afrique. Mais en moins d’une génération, cette pandémie gravissime est battue en brèche. De la même façon, jamais on a été aussi proche de l’éradication d’une autre maladie : la poliomyélite. Depuis 1988, grâce à une mobilisation mondiale, le nombre d’infections a baissé de plus de 99 % !
La mortalité infantile, elle, n’a jamais été aussi faible sur notre planète.
Près d’un enfant sur six mourrait dans les années 50. Moins de 5 % aujourd’hui. Même constat sur l’extrême pauvreté. Au début des années 90, plus d’un tiers de la population mondiale vivait avec moins de 1,25 dollar par jour. Vingt ans plus tard, ce taux a été divisé par deux avec un objectif réaliste d’un humain sur 10 en 2020.
Quant à l’analphabétisme, il est en recul constant. Aujourd’hui, 87 % des jeunes femmes et 92 % des jeunes hommes savent au moins lire, écrire et compter dans le monde. Un résultat époustouflant obtenu en moins d’un demi- siècle. Partout, des écoles ont été ouvertes, des médecins et des infirmiers formés, des hôpitaux construits.
Le résultat est patent : nous n’avons jamais été aussi nombreux à peupler la Terre, et paradoxalement, jamais les grandes famines, qui ravageaient des populations jusque dans les années 80, n’ont été si peu nombreuses. En clair, nous sommes 7 milliards et presque tout le monde parvient à se nourrir. On peut appeler ça le progrès. Anthony Bellanger