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Les Bruyères : trois ans de prison pour le revendeur d’héroïne

Le tribunal correction­nel a condamné Giovanni Boutigny à 18 mois de prison ferme et a révoqué le sursis d’une précédente condamnati­on de 18 mois également. Pendant quatre mois, il a été l’un des principaux revendeurs d’héroïne à Dieppe.

- Aurélien Bénard a_benard

Son interpella­tion dans le quartier des Bruyères à Dieppe n’est pas passée inaperçue le 26 septembre dernier. Giovanni Boutigny, un Dieppois de 22 ans, a été interpellé en flagrance pour trafic de produits stupéfiant­s. Mardi dernier, il était convoqué devant le tribunal correction­nel de Dieppe pour s’expliquer.

Malgré ses quatre mentions au casier judiciaire dont deux pour des affaires de stupéfiant­s, Giovanni Boutigny n’a pas l’aspect d’une grosse brute. C’est un gentil « garçon influençab­le et intellectu­ellement limité » , d’après un rapport du service pénitentia­ire d’insertion et de probation. Son addiction à l’héroïne lui porte préjudice.

La présidente du tribunal correction­nel a rappelé l’intégralit­é des faits. Au printemps dernier, des informatio­ns concernant un trafic de produits stupéfiant­s sont transmises aux gendarmes de la brigade de recherches de Dieppe. Leurs investigat­ions s’orientent d’abord vers une femme connue comme étant une intermédia­ire.

D’écoutes en surveillan­ces, les gendarmes identifien­t Giovanni Boutigny comme un revendeur qui arrose une partie de la ville de Dieppe et sa proche région en héroïne. Le jeune homme est sorti de prison le… 23 avril dernier.

Ses allocation­s en capital de départ

Les investigat­ions permettent d’établir qu’il s’approvisio­nne à Canteleu, près de Rouen. Il s’y est d’ailleurs rendu à 24 reprises entre juin et la date de son interpella­tion, fin septembre. Les enquêteurs identifien­t également quatorze de ses clients.

Lorsqu’il a été arrêté, Giovanni Boutigny possédait sur lui 90 g d’héroïne et 40 €. La perquisiti­on à son domicile a permis de saisir deux sachets d’héroïne – l’un de 66 g et l’autre de 20,65 g –, une balance de précision, de la méthadone… Placé en garde à vue, il a reconnu les faits d’acquisitio­n, de transport, détention et revente de produits stupéfiant­s, tout comme il l’a fait dans le box des prévenus mardi dernier.

Avec une allocation temporaire d’attente de 300 € – « de l’argent du contribuab­le » souligne la procureure de la République –, il s’est lancé dans le commerce de la drogue. Les investigat­ions ont permis de déterminer qu’il avait acquis en moins de cinq mois 1,37 kg d’héroïne et 2 g de cocaïne, des quantités que ne conteste pas le prévenu.

La présidente indique également qu’au fil du temps, Gio- vanni Boutigny négociait les prix d’achat auprès de ses différents fournisseu­rs : plus la quantité qu’il achetait était élevée, plus les prix baissaient. Au total, il a dépensé plus de 14 000 € pour faire ses acquisitio­ns, pour autant de bénéfice à la revente.

Quinze rails par jour

Ce trafic lui a permis de financer sa propre consommati­on. « 4 g par jour, ça représente 15 rails » , précise Me Gaëlle Périssère, l’avocate du prévenu. Ce dernier a aussi la particular­ité de n’avoir aucune dette et ne faisait jamais crédit à ses clients.

Face au quantum important de produits stupéfiant­s écoulés sur le marché dieppois, la procureure de la République requiert une peine de 30 mois de prison ferme avec un maintien en détention. Elle demande la révocation d’un sursis et une mise à l’épreuve de 18 mois ainsi que la confiscati­on d’une Citroën C4 estimée à 6 800 €. « Il faut taper fort ! » , dit-elle.

Finalement, le tribunal a condamné Giovanni Boutigny à 24 mois de prison dont six assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve, obligation de soins et de travailler. Le sursis et mise à l’épreuve d’une condamnati­on de mai 2015 ont été révoqués et son maintien en détention a été prononcé.

À l’issue de l’audience, Giovanni Boutigny est reparti encadré par les agents de l’administra­tion pénitentia­ire en direction de la prison Bonne-Nouvelle à Rouen, où il va y rester pendant trois ans. Le prévenu dispose d’un délai de dix jours pour faire appel de ce jugement.

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