Un mariage en projet entre Auffay, Sévis, Cropus et Cressy
Le nombre fait la force. C’est dans cette optique et pour choisir avant que l’État les y oblige, que les élus d’Auffay, Cressy, Cropus et Sévis réfléchissent au projet de fusion des communes. Impôts et identité sont les principales inquiétudes.
« Plus on sera gros, plus on sera fort » , assure Christian Suronne, le maire d’Auffay et instigateur du projet de regroupement avec les villages de Sévis, Cropus et Cressy. Mutualiser les moyens, recevoir plus de dotations de l’État à l’heure de la baisse et peser plus lourd dans l’intercommunalité et les autres structures sont les principales motivations. Les inquiétudes des élus comme des habitants portent sur le niveau des taxes ou l’identité du village.
Un projet en réflexion
Les quatre maires interrogés ont bien spécifié que le regroupement n’était qu’à l’état de réflexion. Denis Quesnay, le maire de Cropus, confirme : « Rien est encore concrétisé » . Le maire de Cressy, Marc Petit, renchérit : « C’est une réflexion entre les quatre maires qui n’en est qu’à ses débuts. Il ajoute : Je ne vois que des avantages, mais il ne faut pas faire n’importe quoi » . Le maire d’Auffay, Christian Suronne, indique : « Je nous donne deux-trois ans pour préparer le dossier » .
Marc Petit et Christian Suronne s’accordent pour dire qu’il y « aura des réunions d’information pour les habitants » .
Le principal argument des quatre maires est le poids des petites communes dans les nouvelles structures : nouvelles grandes communautés de communes ou même nouvelle grande région. Denis Quesnay avance : « Nos enfants vont à l’école à Auffay. Les gens vont faire leurs courses là-bas. Il poursuit : Un regroupement nous permettrait de peser plus lourd dans les nouvelles structures » . Le maire de Cressy souligne : « Avec les nouvelles structures, on voit bien que nous, petites communes, pesons peu. Avec 290 habitants à Cressy, ce n’est pas facile d’avoir son mot à dire » .
« Offrir plus à nos concitoyens »
Le regroupement présenterait des avantages. Le maire de Sévis, Gérard Nourichard, explique : « Le but est d’offrir plus de services à nos concitoyens, mais aussi que nos communes aient plus de moyens financiers, techniques et administratifs. Il rappelle : L’État nous demande d’assumer de plus en plus de choses. Les réglementations se compliquent et changent tout le temps. Nous avons besoin de personnel spécialisé. On ne peut pas avoir cela dans une petite commune » .
Le maire de Cressy donne un exemple : « Cela permettra de mutualiser les moyens. Dans le cadre du groupement scolaire, seul, c’est très difficile de mettre aux normes la salle de classe » .
Inquiétudes : imposition et identité
Les élus marchent sur des oeufs. Le projet peut soulever des oppositions de la part de certains élus et de la population. Rien que le nom du projet fait débat : « rapprochement » pour les uns « regroupement » ou « fusion » pour d’autres. Les principales inquiétudes portent sur l’augmentation des taux d’imposition et la perte d’iden- tité du village.
Le maire de Cropus met en avant : « Il faut attendre d’avoir tous les éléments sur le lissage des taux. Notre commune a les taux d’imposition les plus bas » .
Gérard Nourichard veut mettre à mal les idées reçues : « J’entends les gens dire que les petites communes vont payer pour les plus grosses. Mais ce n’est pas vrai. Il ajoute : Pour le moment nous avons une bonne gestion financière. On peut assumer la baisse des dotations. Mais ce ne sera peut-être plus le cas dans l’avenir » .
Tous les quatre s’accordent pour dire que « chaque commune gardera son identité » . Le maire d’Auffay prévient : « Les communes préserveront leur nom. Je comprends l’inquiétude de certains qui ont peur qu’on leur enlève leurs écoles et leurs prérogatives. Il faut y aller doucement. Il rappelle : Aujourd’hui, les communes ont le choix de s’associer avec celles qu’elles veulent. Mais cela ne sera pas toujours le cas si l’État l’impose » .