Les Informations Dieppoises

Un enfant de 6 ans laissé seul toute la journée

Un couple de Dieppois était poursuivi pour délaisseme­nt d’un enfant de 6 ans. Ce dernier avait été laissé seul, toute une journée. Les prévenus ont été condamnés à de la prison avec sursis.

- M. DS.

En cette journée du 16 août 2014, ce sont les voisins qui ont averti les forces de l’ordre.

Depuis le début de la matinée et jusqu’en fin d’après-midi, un enfant aurait été laissé seul, devant son immeuble dans un quartier de Dieppe, sans surveillan­ce et sans avoir déjeuné. Et d’après eux, ce ne serait pas la première fois que ce petit garçon de 6 ans est ainsi délaissé par sa mère et son beau-père.

Tous deux étaient poursuivis, mardi 10 janvier, par le tribunal. La maman, âgée de 28 ans, pour soustracti­on à ses obligation­s légales et privation de soins ou d’aliments. Le beau- père, 29 ans, pour privation de soins.

« Un enfant qui pique des crises »

Face à la présidente du tribunal, mardi, les deux prévenus ont reconnu les faits, même s’ils ont tenté de les minimiser. « Ce jour-là, nous sommes partis faire des courses et Léo (*) ne voulait pas nous accompagne­r » raconte la maman. « C’est un enfant difficile, qui pique des crises et se jette par terre. Alors nous l’avons laissé seul, mais juste le temps de faire les courses » insiste-t-elle.

Quant à savoir si l’enfant avait déjeuné, la prévenue affirme : « Oui, il avait mangé. Je préférerai­s me priver de me nourrir que de ne pas donner à manger à mes enfants ».

Ce jour-là, lorsque les policiers sont intervenus, ils ont retrouvé le petit Léo plein de boutons. En fait, l’enfant avait la gale. « Nous pensions qu’il souffrait d’eczéma et j’avais tout le nécessaire pour le soigner » ajoute la prévenue. Une explicatio­n qui ne convainc pas le tribunal. D’autant que la petite soeur de Léo et sa maman avaient elles-mêmes la gale et qu’elles avaient reçu un traitement pour se soigner. Pour la partie civile qui défendait l’intérêt des deux enfants par le biais de l’Avim, l’associatio­n d’Aide aux victimes informatio­ns médiations, il est évident que la maman ne portait pas la même attention à son fils, né d’une première union, qu’à sa fille : « Elle a fait abstractio­n de cet enfant à tel point qu’il est seul dans la rue et qu’elle ne l’oblige pas à rentrer pour déjeuner […] Heureuseme­nt que les voisins ont eu une conscience citoyenne » .

« Délaisseme­nt manifeste »

L’avocate se dit également inquiète de l’attitude des prévenus : « Il aurait été plus rassurant qu’ils reconnaiss­ent les faits, plutôt qu’ils tentent de les minimiser » dit-elle. Depuis, Léo et sa petite soeur âgée de 4 ans, ont été placés par les services sociaux. La partie civile réclame 2 000 € de dommages et intérêts pour Léo et 800 € pour sa petite soeur.

Le procureur – pour qui il ne fait aucun doute que le « délaisseme­nt » du jeune Léo est « manifeste » – réclame huit mois de prison avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve de 18 mois pour la maman et six mois de prison avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve de 18 mois pour le beau-père. Et pour tous deux, l’obligation de soins.

Finalement, les deux prévenus ont été relaxés pour la privation de soins sur leur petite fille. En revanche, ils ont été condamnés en ce qui concerne Léo : six mois avec sursis pour la maman et quatre mois avec sursis pour le beau-père. Ils devront en outre verser 1 500 € à l’Avim au titre des dommages et intérêts. (*) Le prénom a été délibéréme­nt changé.

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L’affaire a été jugée mardi 10 janvier.

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