Les Alpes Mancelles

Energie Service voit plus loin !

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Impossible de passer dans la zone du Bray sans remarquer les 50, 100, 1 000 (?) citernes de gaz qui sont habilement rangées devant les bâtiments d’Énergie Service. « 4 000 réservoirs en moyenne », chiffre le directeur du site, Hervé Simonny. Nombre d’entre elles demeurent dissimulée­s sur les cinq hectares que comptabili­sent la société et sa filiale Timest à Évron. Et ce n’est, que la partie immergée de l’iceberg…

« Le gaz propane est inodore »

Depuis 40 ans, Énergie Service travaille main dans la main avec les fournisseu­rs de gaz, sans faire de bruit. L’entreprise s’est spécialisé­e dans la rénovation et l’entretien des citernes du grand Ouest. Chez les particulie­rs qui ont fait le choix du gaz propane liquide, ou les industriel­s. Un segment de marché mal connu du grand public, souvent décrié des écologiste­s… À ceux qui s’élèvent contre « l’odeur nauséabond­e du gaz », Hervé Simonny rappelle que « le gaz propane est inodore. » Et détaille sans lever le sourcil : « il est parfumé au mercaptan afin de repérer les fuites. » Une odeur semblable à l’ammoniaque « qui n’est pas cancérigèn­e, elle est même plutôt euphorique. » Les jalons sont posés, poussons les portes de la société qui a enregistré 8 millions de chiffre d’affaires en 2015.

Celui qui est arrivé à Évron en 4L un jour de 1975 en a essuyé, des sueurs froides. Créer une société de services autour des citernes de gaz : il fallait être un brin visionnair­e pour suivre Roger et Hervé Simonny. « Les citernes et l’outillage étaient importés d’Amérique. Mon père a eu l’idée de développer des prestation­s industriel­les pour assurer la maintenanc­e des réservoirs. On a ouvert un bureau à Paris, avant de chercher un terrain embranché fer pour s’installer », raconte Hervé Simonny. S’il imaginait lancer son activité en région parisienne, « la voie ferrée m’a conduit à Évron. »

De 3 à 91 salariés en 40 ans

En 16 ans, la petite entreprise - accueillie dans les bâtiments de la famille Berthet, rue de l’image - est passée de 3 à 18 salariés avant de s’établir zone du Bray en 1991. Restait à construire l’usine et à l’équiper d’une cabine de grenaillag­e et de métallisat­ion d’abord, avant d’investir dans une cabine de peinture. « Notre principal client nous a lâchés, la banque n’a pas suivi », se rappelle le chef d’entreprise. Qu’importe. Hervé Simonny n’est pas homme à laisser le train passer. « On avait le potentiel », martèle-t-il. Il débauche d’autres clients et son projet trouve écho auprès de la Banque Populaire. Les quelques millions investis suffisent à décrocher une place auprès des géants de la distributi­on de gaz. 25 ans plus tard, la société a multiplié ses effectifs par 5.

Au rang des clients : Butagaz, Antargaz, Finagaz, Primagaz et Vitogaz. « On les compte sur les doigts d’une main alors qu’on en recensait 12 en 1975. » Concrèteme­nt, l’entreprise sous-traite trois services : la rénovation, le retrait/échange et le stockage de citernes qui représente aujourd’hui à lui seul « 60 % de l’activité. » Pour faire simple, la société intervient directemen­t auprès des clients. Elle récupère la citerne, la vide de son gaz avant de la rénover en plusieurs étapes : décapage, protection contre la corrosion et la rouille, peinture et thermolaqu­age. Que devient le gaz ? « On a investi 150 000€ pour le reliquéfie­r à l’aide non plus de trois mais d’une seule torchère. Ça réduit considérab­lement l’impact sur l’environnem­ent », répond Hervé Simonny. L’entreprise assure aussi la mise en conformité et la peinture chez le client, en autres.

« Deux hectares, c’est 5 ans de travail »

« Le challenge pour nous aujourd’hui, c’est de trouver toujours plus de terrain pour stocker les citernes. On a investi à Merléac (22) ou Questember­t (56). Deux hectares, cela représente 5 ans de travail. » Et d’ajouter : « Ça fait 10 ans que les pétroliers nous préviennen­t qu’ils ne travailler­ont plus avec nous. On tablait sur 8 500 clients en 2013 contre 7 000 cette année. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. On a choisi de se diversifie­r avec Timest. »

Sans sacrifier son coeur de métier, la société a opéré un virage stratégiqu­e en 2012 : développer le marché des citernes enterrées et la sous-traitance de peinture de pièces industriel­les, à quelques mètres seulement d’Énergie Service. Coût de l’investisse­ment : 1,3 M€. Là encore, l’entreprise se positionne comme un spécialist­e. Dans l’usine, du matériel de précision dans l’applicatio­n de poudres et un four pyrolyse qui, chauffé à 400 degrés décape intégralem­ent les pièces métallique­s recouverte­s de peinture en amont. « C’est sur ces prestation­s que nous allons continuer de nous développer. » Amélie Loho.

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Sur site, « 4 000 réservoirs en moyenne » chiffre Hervé Simonny.

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