Le Réveil Normand (Eure / Eure-et-Loir)
L’automobiliste aggrave son cas
Un automobiliste de 57 ans a comparu vendredi devant la cour d’appel de Caen (Calvados). Lors d’un contrôle de gendarmerie à L’Aigle (Orne) en avril 2016, il avait avoué aux militaires avoir consommé du cannabis la veille. Le dépistage salivaire s’était alors révélé positif.
Condamné en première instance à trois mois de prison avec sursis, P.D. contestait surtout l’annulation de son permis de conduire, et l’interdiction de le repasser avant quinze jours. Présent à la barre, le prévenu explique avoir besoin du document
Bien mal lui en a pris. Son casier judiciaire est chargé. Un peu trop selon le président de la cour qui s’étonne que l’automobiliste fasse appel d’une sanction a priori clémente. « Objectivement, la sanction n’est pas d’une lourdeur extrême. Vous êtes joueur » , ironise Henry Ody. de la part du tribunal d’Alençon. Lui ne compte pas être aussi tolérant. Le casier du prévenu comporte neuf mentions, dont plusieurs pour conduite en état d’ivresse ou sans permis. Le retrait de son permis de conduire est automatique en cas de récidive. Impossible donc de le lui restituer.
Dans ses réquisitions, le représentant du ministère public estime que « des mesures protectrices pour les autres usagers de la route s’imposent » . Il demande au tribunal de le condamner à trois mois de prison ferme et de lui interdire de repasser l’examen avant un an.
Pour le quinquagénaire, c’est la douche froide. Sans emploi, il souffre d’une cirrhose du foie. L’homme ne consommait du cannabis que dans le seul but de soulager ses douleurs. « Il ne s’agit pas d’un consommateur habituel qui fume par plaisir » , insiste Quentin Philibert.
La plaidoirie porte ses fruits. Après en avoir délibéré, les trois magistrats décident d’infirmer la peine prononcée à l’encontre de l’automobiliste. Du moins, en partie. Si la cour ne prononce aucune peine de prison à l’encontre de P. D., elle confirme l’annulation de son permis de conduire. Le quinquagénaire devra surtout attendre désormais un an avant de repasser l’examen.