La fontaine oubliée de Bazas
En Sud-Gironde, coulent de nombreuses fontaines. Et certaines ont donné leur nom à des lieux célèbres, connus de tous. C’est le cas à Bazas, avec la rue Fondespan, artère piétonne permettant d’accéder à la place de la cathédrale. Son nom fait référence à une source, située par-delà les murs de la cité, au croisement des actuelles allées de Juillet et de l’allée Ausone, près de l’école Léo-Drouyn.
Oui mais voilà, cette fontaine, aujourd’hui, est quasiment tombée dans l’oubli. Elle a fonctionné jusqu’en 1928, alimentant, à l’époque, le lavoir situé en face, qui fut jadis un abreuvoir. Elle est désormais bouchée. Pourquoi ? Car « son accès présentait quelques dangers », si l’on en croit les Amis du Bazadais : « Il fallait descendre une vingtaine de marches pour y parvenir », écrivait l’association dans un livret intitulé Bazas, ses places, ses rues. Selon l’abbé PatriceJohn O’Reilly, cette fontaine était consacrée à Pan, le protecteur des bergers et des troupeaux. Désormais, elle n’est plus visible. Et beaucoup passent en ignorant tout de sa présence.
Alors, à quoi ressemblaitelle ? On peut en lire une description dans le journal Gazette des Tribunaux du vendredi 4 avril 1873... où on relate un fait divers sordide, survenu à Bazas le 4 décembre de l’année précédente. Un cadavre avait été découvert à proximité. Le journaliste livre une description précise des lieux : « Arrivé à la fontaine Fondespan, on y descend par un escalier aboutissant à une sorte de cul-de-sac d’une profondeur de 9,70 m, sur une largeur de 5,45 m, et encaissée à 3 mètres environ au-dessous de la voie publique ; limitée à l’entrée par l’escalier qui y donne l’accès, il est protégé du côté du cours de Juillet et des allées Ausone par un mur et, du côté opposé, par un talus de terre aboutissant au mur d’un vaste jardin attenant à des maisons d’habitation. »
A notre connaissance, il n’existe que quelques rares clichés où l’on aperçoit à peine la fameuse fontaine de Pan. Ce qui contribue à faire couler une dose supplémentaire de mystère...