Les lycéens face à la liberté d’expression
Le lycée Jean Renou a reçu Walid Bourouis, journaliste tunisien, pour évoquer, avec les jeunes, la question de la liberté de la presse.
lors que l’actualité faisait état de l’arrestation d’une avocate chroniqueuse tunisienne, dans la Maison des Avocats à Tunis, Walid Bourouis, journaliste tunisien réfugié en France, exposait devant une classe d’élèves de Première, l’exercice du métier de journaliste, une entrée en matière pour évoquer la liberté de la presse dans le monde et les risques qu’encourent les professionnels. En relation avec la maison des journalistes et le centre pour l’éducation aux médias et à l’information, le lycée bénéficie du programme « Renvoyé spécial qui permet aux élèves de rencontrer un journaliste réfugié en raison de menaces qu’il a reçues dans
Al’exercice de son métier», expliquent Sonia Lecardonnel, professeure documentaliste et Alain boucaud, professeur d’histoire et géographie. Devant des lycéens de classes de 1re dont une classe HGGS, entendez Histoire, Géographie, Géopolitique et Sciences politiques, et ceux en charge de la rédaction du journal du lycée, Walid Bourouis s’est présenté.
Du syndicalisme à l’exil
Rapidement, Walid a dressé son profil. Diplômé de l’Institut de Presse et des Sciences de l’Information, et du Tunisien School of Politics, il a assumé le rôle de président de la section syndicale du Syndicat national des Journalistes tunisiens, affilié à la Fédération internationale des Journalistes.
Il commence sa carrière en tant que reporter pour le journal francophone Le Quotidien. Après la révolution de 2011, il rejoint une société de production. En 2022, il collabore avec l’UNESCO en qualité de consultant et expert en communication. Mais c’est en 2016 qu’il dénonce une importante affaire de corruption et de blanchissement d’argent au sein de la Société dans laquelle il travaillait précédemment. En 2023, il doit quitter la Tunisie de toute urgence.
Le décret-loi 54, une entrave au métier de journaliste
Walid s’est attardé sur la situation des journalistes au Moyen-Orient, rappelant les révolutions du monde arabe, évoquant le renforcement des dictatures, notamment l’installation de la nouvelle constitution en Tunisie en 2011. « Avec le décret-loi 54, la diffusion de toute information estimée fausse par le gouvernement est punie d’une amende et d’une peine allant jusqu’à 10 ans de prison ».
Le 16 février 2023, Walid, lors d’une manifestation à Tunis, a déploré publiquement la précarité des journalistes, la corruption et les violences policières. « Depuis, si je retourne en Tunisie, à la descente d’avion, je suis immédiatement conduit en prison ».
«Intéressez-vous à ce qui se passe dans le monde, dans votre ville, autour de vous et partagez les informations ; devenez citoyen journaliste », a recommandé le journaliste.
Les jeunes, concentrés sur la dureté du récit, ont osé quelques questions de géopolitique, sur le travail de journaliste ici et là-bas, sur la nouvelle vie du réfugié. Une occasion de prise de conscience du terme » liberté d’expression » venait de leur être offerte « en direct ».