Pilote d’avion de formation, Nicolas est devenu droniste
Depuis juillet dernier, Nicolas Prodhomme, Bagnolais de 36 ans, s’est mis à son compte et a créé sa société : Proddrone. Il propose ses services aux particuliers, collectivités et entreprises.
S’il a choisi le drone pour activité, ce n’est pas par hasard. A la base, Nicolas Prodhomme est pilote d’avion professionnel. « Mon souhait a toujours été de devenir pilote de ligne. Dans un premier temps, pour financer mes études, j’ai travaillé avec mon père qui dirige la société Promat à La Chapelle-d’Andaine, expliquet-il. Et voilà 5 ans, j’ai débuté ma formation à l’école aéronautique de Lille ».
Mais son rêve va soudain être brisé pour des raisons de santé. « Je fais de l’apnée respiratoire, ce qui n’est pas compatible avec ce métier, même si je n’ai jamais eu de problème en vol. J’ai dû renoncer à devenir pilote de ligne. En revanche, je propose mes services à l’aéro-club de
Bagnoles comme instructeur, pour la partie théorique ». Meurtri, Nicolas Prodhomme retourne alors travailler avec son père, mais sa passion première ne va pas le quitter. « Il n’y a que lorsque je suis dans les airs que je me sens bien. Comme je me suis toujours intéressé aux technologies, je me suis tourné vers le drone ».
Et c’est donc en octobre 2016 que Nicolas quitte à nouveau l’entreprise familiale en vue de se mettre à son compte en tant que
droniste. Ce qui va lui demander 10 mois. « Aujourd’hui, il y a un réel potentiel dans ce domaine mais être droniste ne s’improvise pas. Tout le monde peut acheter un drone dans les magasins, mais il ne s’agit pas d’un jouet comme les autres. Au-delà d’une certaine hauteur, on est dans l’aviation avec toute la réglementation qu’impose la DGAC*. Il faut savoir maîtriser son appareil, en le paramétrant correctement en amont afin qu’il n’aille pas percuter des fils électriques par exemple, et qu’il puisse revenir à sa base en cas de souci ».
Afin d’exploiter au maximum les possibilités du drone, Nicolas Prodhomme a suivi plusieurs formations notamment en photogrammetrie, en thermographie, en ouvrages d’art.
En juillet, le Bagnolais a donc créé sa société Proddrone, en investissant dans deux appareils performants : l’un de 800 g
et l’autre de 4 kg « qu’il vaut mieux bien maîtriser, quand on sait qu’ils peuvent aller à 60, 70 km/h. D’ailleurs, si j’interviens en ville, un parachute est obligatoire au-dessus d’un appareil de 800 g ». Ses prestations sont multiples : photos ou films aériens pour des particuliers (anniversaire, mariage…) ; pour des agences immobilières (étude thermique) ; pour des entreprises du bâtiment. « Le drone va éviter de monter
un échafaudage pour analyser l’état d’un bâtiment. Il va aussi limiter le risque humain dans certaines missions ».
Quand un client le sollicite, Nicolas Prodhomme intervient
en plusieurs étapes. « Je vais d’abord sur les lieux pour faire des repérages, définir la mission. Je fais ensuite les démarches administratives nécessaires auprès de la mairie, de la préfecture et de la DGAC. Ce qui prend une petite semaine. Une fois les autorisations accordées, je peux commencer mon travail
». Par sécurité, les prises de vue sont enregistrées à la fois sur le drone, et sur son téléphone portable. Reste ensuite à sélectionner les photos avec le client.