François Fillon a misé sur le sérieux, voire l’austérité. Etude de cas.
Ne lui parlez pas des sondages, François Fillon pense qu’ils ne « valent pas tripette » . Mais tout de même, sa remontée finale – l’Ifop le crédite de 18 %, en hausse de 7 points – lui donne quelques raisons d’espérer créer la surprise ou, du moins, être le « faiseur de roi » du second tour. Le baromètre Ipsos- LePoint (voir p. 34) confirme, en tout cas, son finish en boulet de canon !
En vérité, l’ancien Premier ministre n’a jamais douté de lui. Et bien avant que le pouls de l’opinion ne se mette à battre plus fort pour lui, ses proches avaient constaté qu’il s’était mis à lâcher ses coups, peut-être au moment où il n’avait plus de raison d’y croire. « Il est survolté » , remarquait ainsi le député Thierry Solère, le grand ordonnateur de la primaire chez Les Républicains, au soir du premier débat. De fait, Fillon, candidat anti-Trump par excellence, n’a plus peur de dire tranquillement sa nouvelle vérité : son programme libéral est le plus en rupture avec le gaullisme social auquel il était jadis attaché. Sur M6, dans « Ambition intime », il ne craint pas de dire qu’il « ne supporte pas l’autorité » et « qu’il aime être le patron ». Comme une manière de conjurer son rôle de numéro deux auprès de Sarkozy… C’est encore un Fillon sans couardise qui, lors de son passage sur France 2, n’hésite pas à moucher l’humoriste Charline Vanhoenacker, considérant comme déplacée la présence d’une chronique aussi légère dans une émission politique dite sérieuse. Ce n’est pas politiquement correct et les gens adorent !
Il est convaincu que la réforme économique est la mère de toutes les batailles.