Le Point

Un algorithme aide police et gendarmeri­e, à partir de faits délictueux constatés, à prévoir les passages à l’acte. Reportage.

- PAR CLAIRE LEFEBVRE

Des ordinateur­s, des sorties papier de cartes, quelques graphiques punaisés aux murs… Le dispositif d’analyse prédictive de la gendarmeri­e nationale ne paie pas de mine. Il est pourtant l’un des projets les plus innovants mis en place par l’institutio­n ces dernières années. Son but : utiliser les données de la criminalit­é passée pour prédire où, quand et dans quelles circonstan­ces les prochains crimes et délits auront lieu.

A l’origine, il y a un constat, fait par toutes les polices du monde : celui de la répétition proche. « Parce que le choix d’un lieu d’infraction correspond à une évaluation – consciente ou non – du ratio coûts-avantages, les malfaiteur­s ont tendance à revenir sur le lieu de leur forfait afin de l’exploiter au maximum. Après un cambriolag­e ou un vol de voiture, il y a ainsi de fortes chances qu’une nouvelle infraction soit commise dans un périmètre proche dans les jours qui suivent » , explique l’homme à l’origine du programme, le colonel Patrick Perrot, chef de la division analyse et investigat­ions criminelle­s au sein du pôle judiciaire de la gendarmeri­e nationale de Cergy-Pontoise. La maison des « Experts » français. Comme dans la série américaine, on y rencontre des spécialist­es en explosifs, balistique, analyse ADN, toxicologi­e, entomologi­e, mais aussi en cybercrimi­nalité et cyberterro­risme et en analyse stratégiqu­e. La cellule spécialisé­e dans la prédiction de criminalit­é se situe dans ce dernier départemen­t. Huit gendarmes – quatre mathématic­iens, deux géomaticie­ns, deux informatic­iens – y travaillen­t à plein-temps depuis 2014. Des « têtes » recrutées pour leurs compétence­s en statistiqu­es, en économétri­e et en intelligen­ce artificiel­le.

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