Milliards
C’est le nombre d’objets qui seront connectés dans le monde en 2020 et qui laisseront des « traces » de nousmêmes exploitables par les algorithmes. désirs sur ceux des individus censés nous ressembler, nous donnant le sentiment de n’être plus que de pauvres petits êtres prévisibles passés à la moulinette des calculateurs alors qu’ils ne font, là aussi, que nous tendre un miroir. « Nous vivons dans des sociétés où nous pensons être libres de nos choix, dit Cardon, mais les algorithmes nous démontrent à quel point ces choix sont en réalité déterminés. Et ils le démontrent d’autant mieux qu’ils se conforment strictement aux pratiques de l’individu, selon une sorte de comportementalisme radical. » Autrement dit, Amazon ou Netflix ne se fient pas à nos déclarations d’intention « j’aime lire Cioran et regarder Arte », mais uniquement à nos actes, à ce que, réellement, nous lisons et nous regardons, consommation qui s’avère rarement à la hauteur de nos aspirations. Le miroir algorithmique est donc implacable. Comme celui dans lequel se mire la belle-mère des contes, et à une vitesse qui confine à la magie, il ne fait en réalité que refléter, sans concession, ce que nous sommes. Ainsi que le dit fort bien le chercheur Idriss Aberkane dans ce dossier : « La technologie est neutre. Elle est ce que nous en faisons. »
1. « Comment la technologie a perturbé la vérité. » 2. Auteur de « A quoi rêvent les algorithmes » (Seuil, 106 p., 11,80 €).