Quelques petites trahiso
Malgré une alliance de longue date, certains services se surveillent parfois d’un peu trop près.
De Gaulle sur écoutes Au tout début des années 60, la GrandeBretagne tente une première fois de forcer les portes de la CEE, embryon de l’actuelle Union européenne. Elle revendique un statut sur mesure. Or le principal obstacle à cette « exception britannique » s’appelle Charles de Gaulle. Comment deviner les pensées profondes de l’impénétrable p r é s i d e n t f r a n ç a i s ? Pe u t - ê t r e e n espionnant les communications de l’ambassade de France à Londres. Le MI5, équivalent de notre actuelle DGSI, et les « grandes oreilles » de Sa Majesté, le GCHQ, montent dès lors l’opération Stockade. Succès relatif avec la complicité du service téléphonique du Post Office : entre 1960 et 1963, les agents britanniques décryptent bien le plus haut niveau de code diplomatique tricolore, sans percer pour autant le mystère de Gaulle.
NSA contre BND contre DGSE Si certains doutaient encore que tout le monde espionne tout le monde, pays amis inclus, les documents rendus publics c e t t e a n n é e p a r Wi k i L e a k s e t Edward Snowden ont levé leurs dernières illusions. Ces rapports révèlent que la Na t i o n a l S e c u r i t y Ag e n c y ( N S A ) américaine a notamment placé sur écoute les téléphones de dizaines de responsables français, à commencer par Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, jusqu’en 2013. Le Bundesnachrichtendienst (BND), son homologue allemand, a plus récemment fait de même avec Laurent Fabius et d’autres décideurs européens. Soit pour son propre compte, soit à titre de soustraitant de la NSA, Berlin et Washington entretenant dans ce registre une vieille complicité héritée de la guerre froide. Cela n’a pas empêché l’agence américaine d’enregistrer dans le même temps les communications reçues ou émises à partir du portable de la chancelière Angela Merkel ! Et nul ne doute que la France fasse de même avec ces pays et d’autres. Les révélations selon lesquelles la DGSE écoute les conversations qui transitent par les câbles sous-marins reliant l’Europe à d’autres continents n’ont pas été démenties.