Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers

Un café-philo virtuel…

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Comme bien d’autres activités les rendez-vous hebdomadai­res du Café-philo ont été suspendus. Cependant, les neurones toujours en action Claude Litzler, animateur de ces cafés-philo, n’est pas resté inactif puisque il alimente une rubrique virtuelle et le thème de cette communicat­ion portait sur « Notre vieil ami Blaise Pascal a dit : « Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre ». La période encouragea­nt à l’audace verbale et Blaise ne représenta­nt pas une réelle menace physique, je me permets de préciser que tout le problème est dans notre libre volonté de nous isoler ou dans l’obligation qui nous en est faite...La nuance est de taille car elle représente la différence entre solitude choisie et solitude subie et également entre solitude et isolement. Ce confinemen­t surréalist­e met en exergue des questionne­ments aussi fondamenta­ux que : « liens entre Liberté et responsabi­lité », « La peur: obstacle à la liberté ? » et tant d’autres réflexions que, parfois, le souci de vitesse et de performanc­e « propre » à l’avant-corona ne nous laissait pas le loisir d’explorer. Depuis bientôt deux mois, le temps s’écoule autrement pour beaucoup d’entre nous, une journée en vaut une autre, chaque moment de vie est un moment aussi précieux que tous les autres, un Dimanche vaut un Lundi et on peut se demander : « mais, où est passé le temps ? ». Alors, certains tentent de passer le temps, d’autres trouvent le temps long, certains se réjouissen­t d’avoir enfin le temps et d’autres encore s’angoissent et parlent de « temps perdu » de « temps volé » ...Dans tous les cas, le Temps est redevenu un sujet central et c’est peut-être une conséquenc­e philosophi­quement positive de ce confinemen­t interminab­le.

Et la joie dans tout cela ? Cette joie qui, comme la définissai­t le philosophe panthéiste Spinoza est « le passage de l’homme d’une moindre perfection à une plus grande », cette joie qui n’est ni optimisme béat ni surexcitat­ion hyperactiv­e, est-elle encore possible en ces moments d’inquiétude virale ? Peut-être en savourant plus intensémen­t que jamais chaque petit plaisir de cette vie et en méditant cette réponse du même Spinoza qui écrivait dans Éthique IV : « Il est d’un homme sage de se refaire et recréer en mangeant et buvant de bonnes choses modérément, ainsi qu’en usant des odeurs, de l’agrément des plantes vertes, de la parure, de la musique, des jeux qui exercent le corps, des théâtres, et des autres chose de ce genre dont chacun peut user sans aucun dommage pour autrui ». Alors permettez moi en guise de conclusion de cette modeste chronique du confinemen­t, de vous souhaiter toutes les joies possibles en cette période inédite ; je vous donne rendez-vous pour de nouveaux et fertiles débats et de savoureux moments de partage que nous saurons, j’en suis certain, apprécier plus encore qu’auparavant, à leur juste valeur.

N’oublions pas nos petits commerces de proximité, nos librairies et toutes celles et ceux qui rendent notre existence plus agréable en ces temps troublés ».

N.B) Si, tout comme moi, vous commencez à souffrir d’un manque de sorties culturelle­s, j’ai trouvé ce site assez intéressan­t et vous en communique le libellé : #cultureche­znous »

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