Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers
Santé : Réformer efficacement
La question de l’efficacité de la Sécurité Sociale et de son financement est naturellement une préoccupation pour de nombreux Français. Et l’on voit fréquemment des professionnels s’exprimer sur le sujet, en ayant en tête la défense de leurs intérêts corporatifs, ce qui est légitime mais insuffisant. En effet, s’agissant d’un élément fort du modèle social français, la réponse doit être globale, donc politique.
Dans ce but il convient de partager un constat puis de définir un principe d’organisation.
Le constat est simple : le système actuel est parmi les plus complexes avec 14 régimes d’assurance maladie obligatoire (AMO) et plus de 700 complémentaires santé, il se dégrade, il creuse les inégalités sociales au travers de forfaits, tickets modérateurs et autres déremboursements de médicaments…discrets mais réguliers. En outre la part prise par les complémentaires santé n’a cessé de croître. Il paraît donc parfaitement légitime de remettre le système à plat et, comme toujours, de faire des efforts de rationalisation et de gestion. Redéfinir le rôle confié à l’AMO et aux complémentaires. Diminuer les 14 milliards que coûte la simple gestion de ce système. Estimer les coûts à venir liés au vieillissement de la population et au développement attendu de certaines maladies, les coûts de médicaments nouveaux, et évaluer les gains que la technologie et la prévention peuvent apporter. En ce sens l’idée de François Fillon d’une agence de régulation et de contrôle, composée de toutes les parties prenantes et chargée de définir les « règles du jeu » et d’en suivre l’efficacité est une suggestion fondatrice.
La santé a un coût. Il convient de l’évaluer, de le maîtriser comme toute dépense publique ou privée, et de le financer en accord avec nos principes historiques de solidarité. Et ce en veillant à l’équilibre des comptes sinon cela revient, une fois de plus, à faire porter la charge sur les générations à venir. Le tout dans un esprit de responsabilité, aussi bien des professionnels que des patients. En examinant les rentes de situation pour les uns, au travers d’une plus grande concurrence, et les dépenses excessives des autres à l’aide du dossier médical personnel informatisé. Pierre Tabarin Secrétaire départemental adjoint de LR 32