Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aude
Les seigneurs et la royauté
A la fin du XVI° siècle, les seigneurs sont encore puissants. Ils ont encore des droits qui survivront jusqu’à la Révolution. Malgré les justices royales, le seigneur, dans son fief, conserve ou continue à exercer beaucoup de ses privilèges : taxes, impôts, redevances vexatoires, corvées ...
Dans l’église paroissiale, premier des fidèles, le seigneur a naturellement sa place d’honneur sur le banc dédié. Il est le premier à recevoir la bénédiction, l’eau et le pain bénits.
Malgré les prérogatives du pouvoir royal, le seigneur garde sur ses terres des droits exorbitants sur les personnes et les biens. S’il est haut justicier, il peut envoyer, de temps en temps, quelques manants se balancer à ses « fourches patibulaires», lieu de pendaison publique, où les cadavres restent exposés pour l’exemple.
Il met à l’amende ceux qui se sont battus jusqu’au sang (duel des nobles ou simple différent de croquants).
Ses pouvoirs de police lui donnent le droit de pourchasser les voleurs, les rôdeurs, les braconniers (pêche et chasse sont interdites, le gibier appartient au seigneur), les glaneurs de bois mort, les enfants vagabonds.
Lorsque le moulin à grain et le four à pain ne sont pas communaux, il fait percevoir par son fermier, collecteur d’impôts, un trentième de la farine ou de la pâte cuite.
Il y a les corvées dues par les paysans (serfs). Labourage, brassage, ramassage des olives par exemple. Les journées dues peuvent aussi consister en travaux de réparation du château, des fossés, d’entretien des chemins…
Le corvéable n’est requis que pour un temps limité, souvent un ou deux jours et il est en général nourri.