Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain
Un an après le drame, une plaque du souvenir pour le petit Moro
Écrasé sous la grille du parking souterrain du centre commercial Gramont...
C’était le 19 août 2016. Moro Keita, un petit toulousain de 6 ans, perdait la vie sous la grille métallique qui verrouille l’accès au parking souterrain du centre commercial Gramont. Trois mois après l’accident, Yvette, la grand-mère de Moro, est morte de chagrin Après une année de malheur, c’est la famille du petit garçon qui s’est retrouvée le 5 août dernier sur les lieux du drame, accompagnée d’une cinquantaine de personnes. Inauguration d’une plaque souvenir
Le visage de Mamadi Keita, le papa de Moro, s’éclaire d’un sourire. C’est le seul qu’il lâchera pour cette journée anniversaire. La raison du sourire du papa ? Il entend la conversation de sa soeur Raymonde avec les médias : « Moro aurait aimé voir Neymar arriver au PSG, il était fou de ballons ». « Il était beau et fort, un futur champion de foot », réplique sa tante. Mamadi ne sourit que lorsqu’on évoque avec lui des souvenirs forts avec son petit Moro. Ce soir, dans ce parking glauque, il est toujours dans son film d’épouvante.
Ce samedi 5 août 2017, la famille, les amis et tous les enfants ont les bras chargés de bouquets de fleurs colorés pour inaugurer cette plaque du souvenir. Le papa de Moro murmure : « Elle est toute petite, mais dans mon coeur elle est très grande. Vous ne pouvez pas imaginer mes cauchemars toutes les nuits. Pour moi ce n’est pas simple d’être là, je revis ce cauchemar... » Depuis un an, c’est silence
radio…
Depuis un an, personne n’a officiellement expliqué le dysfonctionnement. Ni les responsables de la galerie, ni le sous-traitant en sécurité en charge du parking. Quand on leur pose des questions, ils se réfugient derrière la procédure de l’enquête. Un expert nous explique qu’une porte automatique sécurisé doit comporter un arrêt d’urgence, un détecteur de proximité et des capteurs. Cela, pour permettre la marche en sens inverse du rideau automatique. L’enquête doit déterminer ce qu’il a manqué l’été dernier. Pour l’heure, les enquêteurs n’ont pas encore rendu leur conclusion. Mamadi Keita raconte l’accident
« J’attends toujours que justice soit faite. J’essaye de tenir le coup, de vivre avec la mort de mon fils mais c’est difficile. Je n’ai toujours pas de réponses », témoigne Mamadi Keita. Ce dernier cherche à comprendre comment cet accident a pu survenir. Ce vendredi du mois d’août, il était venu avec ses deux enfants acheter des
fournitures scolaires pour Moro qui allait entrer au CP. Ils avaient rencontré, un copain et ils avaient diné au Flunch. « Tout s’est passé très vite, la grille est tombée d’un coup, sans aucune alarme d’avertissement. J’ai glissé mon pied dessous pour arrêter ce monstre de métal, ça n’a pas marché. Puis, j’ai défoncé la grille avec ma voiture pour dégager mon petit. Mais hélas, c’était déjà trop tard, son petit coeur s’était déjà arrêté de battre »… L’affaire se déplace à Agen
Du point de vue de l’enquête, c’est le tribunal de grande instance d’Agen qui se charge désormais du dossier, car la société de sécurité mise en cause dans l’affaire s’occupe également des locaux du Palais de justice de Toulouse. Le papa de Moro conclu : « On attend toujours. C’est pénible à vivre, on y pense tout le temps. Même mes avocats n’ont pas d’informations. Ils m’ont dit d’être patient. J’espère qu’on finira par avoir une réponse, pour pouvoir faire le deuil… »