Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
La politique face au boomerang des réseaux sociaux
Éric Dupond-moretti et Roselyne Bachelot ont connu des prises de fonction mouvementées dans leurs ministères.
En cause, des archives vidéo qui ont refait surface sur les réseaux sociaux. Mais à qui la faute ?
« Moi, ministre de la Justice ? Ce serait un bordel sans nom ! Personne n’aurait jamais l’idée sotte, incongrue, invraisemblable, de me proposer cela, et, franchement, je ne l’accepterais jamais. Ce n’est pas mon métier. Il faut en avaler des couleuvres pour faire de la politique ! » Ceci n’est pas le premier discours de ministre de la Justice tenu par Éric Dupond-moretti devant l’assemblée nationale. En revanche, il en est bien l’auteur. Mais c’était en
2018. Invité sur la chaîne Lci, il avait lâché ces mots lors d’une interview avec la journaliste Audrey Crespomara. Et depuis son intronisation, lundi soir, l’archive tourne en boucle sur les réseaux sociaux.
Interrogé , mercredi, sur cette séquence de moins de 45 secondes lors de la séance des Questions au gouvernement, Éric Dupond-moretti a esquivé avec son éloquence caractéristique : « Ma parole a été celle d’un homme libre, ma parole sera celle d’un ministre du gouvernement ».
Il n’est pas le seul à avoir été écorché par les réseaux sociaux : Gérald Darmanin ou encore Roselyne Bachelot y ont perdu des plumes, aussi.
Roselyne Bachelot certifiait sur le plateau d’« On n’est pas couché », en 2017, qu’elle ne retournerait « jamais », en politique, ajoutant, même, qu’elle « respecte toujours ses engagements ». Là aussi, depuis quelques jours, la séquence fait, de nouveau, le buzz. Plus tard, la pensionnaire de la rue de Valois avait pourtant confessé, lors d’une conférence, son faible pour le ministère de la Culture. Mais cette vidéoci, qui vient nuancer sa prise de position précédente, attire moins les projecteurs que la précédente. « On va toujours mettre en lumière les propos excessifs, ça a toujours été le cas, observe, fataliste, Laurent Mell. Les gens ont besoin de comprendre la société qui les entoure, et il est plus facile d’accepter la vérité dichotomique, avec son côté noir et son côté blanc, que d’y voir des nuances ».