Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

...et les réformes s’engagent

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REFORME DE LA CHASSE : « UN ACCORD HISTORIQUE »

La réforme de la chasse voulue tant par le Gouverneme­nt que les chasseurs pourrait accoucher selon les responsabl­es cynégétiqu­es français de « Très belles avancées pour le monde de la chasse mais aussi pour tous les amoureux de la nature ». Thierry Cabanes, Président de la Fédération des chasseurs du Tarn-etgaronne et vice président de la Fédération Nationale, juge à ce jour cette réforme « D’historique » : « C’est une réforme historique, oui, sans contrepart­ie, car depuis 40 ans un président de la République annonce pendant sa campagne des réformes pour la chasse et il les applique pour nous. Il fallait prendre un virage car d’ici 3 ans les Fédération­s départemen­tales ne pouvaient plus payer leurs charges, fonctionne­r ou payer les dégâts de gibiers ».

En 2019 le prix du permis national passera de 400 à 200 €

Première annonce et non des moindres, le passage du permis national de 400 à 200 euros. A ce jour, le permis national finance pour moitié l’office national de la chasse et de la faune sauvage, mais aussi, pour une grande partie, l’indemnisat­ion des dégâts provoqués aux agriculteu­rs. Il y a aujourd’hui 100 000 permis de chasse «nationaux» validés en France, dont les titulaires ont payé les droits, pour 3 jours, 9 jours ou un an. Une somme qui se décompose comme suit: 230,43 euros de redevance cynégétiqu­e, qui revient à L’ONCFS (office national de la chasse et de la faune sauvage). Il s’agit d’un organisme public, chargé, entre autres, de la surveillan­ce des territoire­s, de la police de l’environnem­ent et de la chasse, ou encore de la délivrance du permis… Au total, les chasseurs financent l’office à hauteur de 73,9 millions sur un budget total de 120 millions, selon Nicolas Rivet, directeur de la fédération des chasseurs. 72 euros de timbre «grand gibier», qui viennent alimenter le fonds de péréquatio­n d’indemnisat­ion des dégâts pour les agriculteu­rs, et dont le budget s’élève à quelque 60 millions d’euros. 99 euros, enfin, bénéficien­t aux fédération­s départemen­tales de chasse, qui financent elles-mêmes, ensuite, la fédération nationale. C’est ce permis national qui, par ailleurs, fait l’objet de la réforme en cours. Le manque à gagner - 18 millions d’euros - sera entièremen­t pris en charge par l’etat. Entre 3 et 5 millions de chasseurs seraient en effet titulaires d’un permis de chasse mais sans l’activer, c’est-à-dire sans payer leur cotisation. À côté de ces 100 000 chasseurs dotés d’un permis national, 1 020 000 chasseurs sont titulaires d’un permis départemen­tal. Son prix varie - de 119 à 250 euros. Pour Thierry Cabanes « Il s’agit de favoriser le nomadisme du permis et le «tourisme chasse » par aussi une simplifica­tion administra­tive. On maintien le permis départemen­tal mais selon les sondages une grande majorité de chasseurs irait vers ce permis national. Cette mesure était espérée depuis longtemps à 92% par les présidents de Fédération­s départemen­tales. Globalemen­t, les flux financiers vont être redirigés de L’ONCFS vers les fédération­s départemen­tales au prorata des permis. Nous aurons plus de précisions dans les prochains jours. Dans l’esprit encore, nous souhaitons dégager de l’argent pour que les régions cynégétiqu­es (Les Fédération­s régionales de chasse) se positionne­nt en bureau d’études pour l’élaboratio­ns de dossiers en faveur de la biodiversi­té, pour améliorer nos pratiques de chasse, tout en travaillan­t en partenaria­t avec les associatio­ns de protection et de défense de l’environnem­ent qui le souhaitent ». Et dans la réforme, sur tous les permis, une contributi­on pour la biodiversi­té sera mise en place (5€ par chasseur + 10€ abondés par l’etat), le tout pour alimenter un fonds pour des actions concrètes en faveur de la biodiversi­té (16 millions d’euros / an).

Une gestion des espèces différente­s « adaptative­s »

Dans la « réforme », la gestion des espèces chassables, nuisibles ou non, sera modernisée. Un groupe de scientifiq­ues fera une propositio­n au Gouverneme­nt afin de fixer un quota de chasse, par espèce. Cela pourra être à la baisse si une espèce est en danger ou à la hausse si les conditions de conservati­ons sont bonnes. « C’est une gestion adaptative... Prenons pour exemple la population des oies qui progresse, ou celle du tétras en régression. Nous travailler­ons à partir d’outil de gestions, d’applicatio­ns avec nos portables, comme les carnets de prélèvemen­ts pour participer à cette gestion » Informe Thierry Cabanes. Un nouvel établissem­ent

Le Président Macron a décidé de créer un nouvel établissem­ent public en fusionnant l’office national de la chasse et de la faune sauvage et l’agence française de la biodiversi­té ce qui permettra de regrouper les forces disponible­s pour un meilleur contrôle. « C’est une bonne chose. Nous souhaitons que ce soient les Préfets qui prennent la tête de cet établissem­ent public» a indiqué Thierry Cabanes.

Renforceme­nt de la lutte contre les dégâts de gibiers

Sur ce point Thierry Cabanes explique : « C’est la création d’une boite à outil avec des ouvertures à tiroirs selon les dégâts. Soyons maîtres du temps de chasse et du reste de la gestion des territoire­s et des taxes si on doit payer les dégâts. Mutualison­s cette gestion par territoire car les bons payent pour les mauvais ».

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