Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
L’europe à l’envers
Après les USA ou encore la Catalogne, voilà que c’est désormais l’allemagne qui nous montre à quel point les régimes parlementaires peuvent parfois amener un pays dans l’impasse. En
France l’on avait bien connu celà avec la IVE République victime de son instabilité avant de laisser place à la Ve République et son régime semiprésidentiel… l’un des régimes républicains les plus solide.
Autant dire que le vote des délégués sociaux démocrates allemands ce dimanche enlève une belle épine du pied à l’allemagne, à sa chancelière et, au-delà, à l’ensemble de l’union européenne qui n’a surtout pas besoin de trembler sur son axe. Mais ce qui ressort dans l’immédiat, c’est le parti pris résolument pro-européen de cet accord de gouvernement. La relance du projet commun en est le coeur et ce n’est pas ce qui pouvait arriver de pire à l’union européenne à ce moment précis de son histoire.
Dire non à une grande coalition, entre une Angela Merkel et un Martin Schultz très européens, c’était affaiblir le couple franco-allemand, à l’heure où Emmanuel Macron lui demande de refonder l’union. Une étape favorable à l’europe a été franchie, mais les militants du SPD voteront en dernier ressort, à l’issue des négociations sur le programme.
Avant même de monter sur la piste, le probable futur tandem Merkel-schulz semble d’ores et déjà fragilisé. L’un et l’autre viennent de sauver leur tête de justesse, alors que les élections de l’automne n’avaient été un triomphe ni pour la CDU-CSU ni pour le SPD. Et aujourd’hui, ils ne sont pas encore sortis d’affaire.
Tout ceci a démontré une chose, l’allemagne fédérale a bien perdu ses fondamentaux que sont la stabilité politique et le consensus. L’impression n’en est pas moins que ces valeurs-là se retrouvent désormais davantage – et jusqu’à preuve du contraire – à Paris qu’à Berlin. C’est l’europe à l’envers.