Pourquoi sont-ils critiqués ?
Débat. Les moulins sont pointés du doigt par leurs détracteurs comme responsables de la mauvaise qualité de l’eau. Or, selon les propriétaires, c’est faux. « Il faut imputer aux moulins environ 10 % du problème » , expliquentils. Ils préfèrent évoquer les autres nuisances : le nitrate et les produits lourds, les produits chimiques des stations d’épuration, l’impact des solutions médicamenteuses sur la faune et flore… Continuité écologique
Selon eux, « notre patrimoine est dévalorisé. Il faut savoir que les moulins sont considérés comme le troisième bâtiment le plus visité de France (NDLR : après les châteaux et les églises). Pourtant, ils veulent effacer des seuils qui ont plus de 800 ans » .
Y a- t- il donc un acharnement contre les moulins ? En plus d’expliquer qu’ils sont responsables de la dégradation de la vie aquatique, l’un des arguments les plus utilisés par les détracteurs est la continuité écologique. D’ailleurs, le plan national d’actions pour la restauration de la continuité écologique des cours d’eau (Parce), lancé par la secrétaire d’Etat à l’Ecologie en novembre 2009, fixait pour objectif le rétablissement de cette continuité sur 1 200 ouvrages d’ici 2012.
La circulaire de mise en oeuvre du Parce du 25 janvier 2010, que la Fédération française de sauvegarde des moulins (FFAM) avait d’ailleurs attaqué devant le Conseil d’Etat, préconisait une restauration des cours d’eau par aménagement des ouvrages lorsqu’un usage y est associé et par suppression totale lorsque l’ouvrage est abandonné ou n’a plus d’usage. Effacement des ouvrages
A l’époque, les propriétaires de moulins estimaient que cette politique ne prenait pas en compte la gestion équilibrée de l’eau et est centrée sur l’effacement systématique des ouvrages.
La FFAM et la Fédération des moulins de France (FDMF) récusaient les analyses considérant comme marginal le potentiel de la petite hydroélectricité, évoquant les nombreuses innovations technologiques dans ce domaine.
En vue de restaurer le bon état écologique des cours d’eau prévu par la directive-cadre sur l’eau, la loi sur l’eau de 2006 interdisait tout nouvel obstacle à la continuité écologique.